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vendredi 29 mai 2020

Une [bonne] critique en demi-teinte qui passe à côté d'un [gros] détail

Les critiques (CC : Irina/https://www.flickr.com/photos/repolco/)

Krys Aline, qui tient le blog littéraire Bouquinista, n'a pas franchement adhéré à la ligne de la fabrique des bâtards. Mais elle a eu l'élégance de faire la part des choses dans la recension qu'elle a publiée sur Babelio. Ce qui donne une chronique flatteuse (à mon goût), en dépit de l'expression d'une profonde réticence à l'égard de mon parti pris. 

L'exercice était acrobatique, j'imagine. D'ailleurs, Krys Aline l'a exprimé en préambule : "je suis très embêtée pour noter cette dystopie thrilleristique très politisée." Et cet embarras se ressent à la lecture de sa critique qui oscille entre une appréciation positive de la facture du roman, et un franc désaccord avec son message politique.

Je regrette juste qu'elle ait interprété à contresens un élément du récit. Pour notre chroniqueuse, l'attribution de l'enfant à un couple homo était superflue et donc porteuse d'un jugement de valeur sur l'homosexualité. Or il n'en est rien.

A retenir

Je retiens donc avant tout du travail de Krys Aline que :
" le style est enlevé et trépidant. Il n'y a pas de temps mort et les rebondissements se succèdent rapidement (parfois trop pour moi !). "

On a droit à un roman d'action où il y a vraiment de l'action pure et dure. de la baston, de l'hémoglobine à qui mieux mieux, des tueurs, des justiciers, les bons et les méchants." 
Mais aussi que " le roman est bien mené et arrive à nous montrer combien les hommes politiques sont corrompus et corruptibles. Combien l'opinion publique est malléable et manipulable..." 

Pour le reste, il s'agit de points de vue, d'une chroniqueuse qui a eu l'élégance d'en faire fi. Il serait inconvenant de le remettre en question.

Une interprétation mérite une précision

Mais il demeure ce qui est pour moi une erreur d’interprétation. Krys Aline interroge dans sa chronique : "était-il capital de souligner que l'enfant a été attribué à un couple d'homosexuel ?" Et elle trouve comme réponse : "Hum… oui, si on considère en effet que les homosexuels ne sont pas des gens tout à fait « normaux » et donc pas aptes à élever un enfant..."

Ce qui revient à me prêter un propos qui est tenu par certains personnages du roman, mais que d'autres récusent. 

Chère Krys, il existe une raison objective à ce que l'enfant soit attribué à un couple gay. Sans cela, Mélanie serait ressortie de maternité avec un enfant. Et l'histoire se serait arrêtée page 30... Vous pourriez me rétorquer qu'un couple infertile aurait fait l'affaire. Mais, dans ce cas, rien n'aurait justifié à ce point la promotion assurée à l'événement et tout le tintouin politique.

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