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lundi 10 janvier 2022

Les échangés, thriller politique, c'est arrivé demain

Les échangés, un thriller politique et social.

L’enlèvement d’un nouveau-né à ses co-parents déclenche une série de violences. Les forces de sécurité peinent à contenir les bandes armées qui prennent possession de quartiers entiers. Des familles tentent de s’enfuir de zones urbaines qui ont fait sécession. Elles cherchent refuge dans des campagnes oubliées.

Dans cette ambiance insurrectionnelle, les enquêteurs s’efforcent de retrouver l’enfant et d’identifier son ravisseur. Des groupes d’influence et des organisations politiques brouillent les pistes. Les soupçons se portent sur l’oncle du bébé.

Traqué par une organisation criminelle

L’inspecteur Ledhu explore toutes les hypothèses. Victor Perrodeau, son principal suspect, est pris en chasse par les hommes de main d’un magnat du porno et de sa fille, aussi envoûtante et sensuelle que nocive. Les filets se resserrent autour des protagonistes de cette traque sans pitié qui traverse des territoires bouleversés par une puissante lame de fond.

Le fugitif, qui cherche à préserver le secret de la nouvelle famille de l’enfant, doit échapper à ses poursuivants. Des hommes et des femmes sont assassinés sur ordre. L’État allume des contre-feux. L’inspecteur Ledhu décèle les signes de la manipulation. Les traîtres sont à sa porte.



Course-poursuite dans une France en feu

Victor doit sauver cet enfant, dont le destin est de devenir un symbole. Soit le symbole d’un nouvel ordre, apatride, sans famille, technocratique, mélangé, le premier bâtard officiel d’une idéologie normative visant à broyer les liens naturels au profit d’une matrice aseptisée et égalisatrice. Soit le symbole de l’insoumission à cette broyeuse implacable.

Dans la course-poursuite dont il est le gibier, il va transgresser tous les interdits : meurtre, luxure, vol… Il va chercher à s’exiler de France par la mer et devra prendre part à la défense d’une forteresse médiévale aux confins de la Provence.

Le progrès sociétal ultime

Au commencement était une idée simple : partager les nouveau-nés entre toutes les familles en désir d’enfant. Une manière de faire écho à cette proposition de Yann Moix : « La vraie révolution, la vraie égalité totale, ce serait de mélanger les bébés à la naissance comme dans La vie est un long fleuve tranquille. On devrait interdire aux parents d’élever leurs enfants biologiques, »

Il y a deux manières de bouleverser la société : par glissement progressif et par la révolution. Pour la première fois de l’histoire, une civilisation est soumise à l’anéantissement des fondements de son organisation sociale et de ses valeurs.

Est-ce une réforme ou une révolution ? Peu importe. Le désespoir pousse le peuple dans la rue. Des communautés s’affrontent et l’État est au bout de ses contradictions.

Un futur possible, très possible

Les échangés est un thriller politique et social, l’histoire d’une traque impitoyable. C’est un roman d’aventure qui dessine un futur possible s’inscrivant dans des lignes de fuites existantes. Les perspectives de la cité radieuse en gestation ne sont encore que des esquisses. Elles préfigurent pourtant un Titan.

jeudi 9 septembre 2021

Les bordels du Poteau, au cœur de l’intrigue de Varcolac

Les Bordels du Poteau, à Captieux, sont restés ouverts jusqu'en 1987 (photo d'illustration, Photo Flickr/ jose pereira) 


Varcolac, en vente sur toutes les meilleures plateformes et en librairie se déroule dans la forêt des Landes Girondines. L’intrigue de ce thriller se prolonge dans un lieu bien connu des habitants du Sud Gironde : les bordels du Poteau, un hameau du territoire de la ville de  Captieux, constitué de maisons closes qui sont demeurées ouvertes jusqu’en 1987.


Le 12 mars 1987, 60 CRS et 130 policiers débarquent au lieu-dit Le Poteau, sur la commune de Captieux. Les forces de l’ordre viennent mettre fin au commerce du sexe pratiqué ici en toute illégalité, au vu et au su de tous. C’est la fin d’une histoire de plus de 30 ans, qui a construit la prospérité de la cité gasconne, dès les années 50. 

On venait ici de toute l’Aquitaine, au 421, au Salon, à La Grange, au Baby, des maisons closes avec pignon sur rue, au bord de la D932. Une quinzaine de bordels étaient alors ouverts, depuis l’arrivée des Américains, au camp du Poteau, qui s’étendait jusqu’à Mont-de Marsan. Près d’un millier de soldats US stationnaient là et ils étaient nombreux à venir prendre du bon temps auprès des filles, à l’abri de la forêt dans les bordels.

Départ des soldats US


En 1966, le général De Gaulle a renvoyé les GI’s dans leurs pénates et la bannière étoilée a cessé alors de flotter à Captieux. Pour autant, les lupanars ont continué à prospérer dans le petit village, avec les nombreux clients qui y avaient pris leurs habitudes. 

Equipes de rugby, notables bordelais, employés marmandais ou langonnais, le Poteau brassait une population variée, y compris des Beaux Mecs du Milieu. Dans les années 80, l’ambiance était même devenue pesante. Autour des bordels gravitait une faune de criminels, ou au moins de petits truands. J’ai rencontré des anciens qui y avaient leurs habitudes. Certains n’hésitaient pas à parcourir des dizaines de kilomètres à mobylette pour s’y rendre, voire plus, comme cet homme qui venait de Pau en solex.

Témoignages


L’hebdomadaire Le Républicain a publié sur le site actu.fr un beau reportage relatant l’histoire de ce lieu atypique, qui a profondément marqué la mémoire locale. Certes n’y est pas évoqué le sort des « filles », ni le côté obscur de la prostituions, l’exploitation de la misère, le piège que constitue cette activité, mais il restitue avec fidélité de nombreux témoignages. C’était un lieu de fête, aussi une forme de légende, autant qu’une cause de scandale.

Varcolac, se déroule en grande partie dans la forêt des Landes Girondines, avec ses immenses parcelles plantées de pins, ses forêts profondes, qui recèlent aussi des marais et de grandes étendues d’eau. L’histoire m’a tout naturellement conduit aux portes du Poteau, point de rencontre du crime organisé, pôle d’attraction de la prostitution. Les fantômes du Poteau se sont réveillés. Certains sont bel et bien vivants et ils veillent sur de terribles secrets. 


jeudi 1 avril 2021

Parlez gavé bien gascon ! Top 20 des expressions du Sud-Ouest et de Bordeaux

Course landaise, activité landaise (photo : Luc Barre)

1/ Gavé ! C'est la top expression numéro un, qui signifie trop, énormément, beaucoup. "C'est gavé bien", ou "gavé trop bien !"

2/ Anqui ! Un signe de ponctuation chez certains, qui le sèment à tout bout de champs. Des linguistes se sont aventurés à y trouver une autre origine que la contraction de "enculé" (pardon), mais on a du mal à s'en convaincre.

3/ Dailler : s'emploie le plus souvent sur le mode "ça daille !" qui signifie, c'est embâtant, voire, c'est carrément "chiant".

4/ Une poche : c'est un sac. Voire un sac à vin.

Vous le reconnaissez ?

5/ Chocolatine : pain au chocolat. Sujet de débat.

6/ Drôles : les enfants, les gosses, les jeunes.

Pain au chocolat, pardon, chocolatine...

7/ Adishatz : salut, kenavo (en Breton)

8/ Adiou : adieu, ou bonjour, ou salut. Bien pratique quand on ne sait plus très bien où on en est quand on est en bringue.


9/
Pète : un coup. 

10/ Pèguer : ça colle, ça poisse.

11/ Tèque : un coup.

12/ Pigne : petit coup de poing. Sous la mêlée, souvent.

13/ Tchi ; rien. Guère plusse, guère moinsse. Notez cette propension locale à prononsssser les èsse.


Ceci n'est pas un vulgaire pigeon.

14/ Faire de l'essence : une expression surprenante qui ne relève en rien de l'activité pétrochimique, mais consiste à remplir le réservoir de son automobile. Le nouveau maire de Bordeaux, hostile aux arbres morts et aux autos, réfléchirait à l'interdire.

15/ Pitchou, Pitchoune ou pitchounette : petits enfants. 

16/ Palombe : pigeon ramier. L'oiseau bleu. L'objet d'un culte mystique, prétexte à un mois de libations ininterrompues dans des cabanes, appelées palombières, peuplées de paloumayres. 

17/ Caguer : se pratique ordinairement dans un lieu clos, à l'abri des regards et des nez, assis sur une selle.

Cabane au fond du jardin, chère au pastiche d'un célèbre chanteur à accent et à moustache du Lot-et-Garonne.

18/ Cèpe : c'est avant tout un champignon qui bénéficie aussi d'un culte immodéré, pouvant donner lieu à des rixes et à des fâches interminables. Précédé de grand, soit "grand cèpe", signifie idiot.

Cèpe, champignon.

19/ Oh con : bigre, cornegidouille, exprime la surprise.

20/ Poutou : élu à la mairie de Bordeaux (eh oui !) Mais surtout (bon) baiser (de Moscou, peut être).

Baiser de russie, élu bordelais (photo : Patrice Calatayu)



vendredi 22 janvier 2021

Varcolac, l'homme loup, mon nouveau roman en relecture

Une couverture provisoire pour un roman en cours d'achèvement.

Mon nouveau roman est achevé. Enfin son premier jet. Il reste à le relire, à le corriger, à le peaufiner. Mais le plus gros du travail est passé. J'ai en effet pour habitude de relire les chapitres précédents à chaque tournant important de l'histoire. 

Voici donc un petit aperçu de ce thriller rural.

Au cœur de la forêt sans fin des Landes girondines, le lierre s’affaire à effacer les ruines des bordels du Poteau. Mais le commerce des chairs a laissé ici un héritage. Une femme est enlevée sur le parking d’un supermarché. Des hommes ont disparu et des loups hantent les sous-bois. Des militants animalistes manifestent avec violence leurs revendications. Colère et incompréhension se mêlent dans les campagnes et dans la petite cité de Bazas. Le crime organisé s’épanouit à l’abri des grands pins et le sang coule sur les vieux pavés. Le rédacteur en chef du journal local est entraîné malgré lui par le déferlement du crime organisé qui se répand. Les forces de l’ordre semblent dépassées.

Varcolac est un thriller policier qui réveille le souvenir d’une histoire récente. Jusqu’à la toute fin des années 80 a prospéré près de Captieux, en Gironde, un fructueux commerce de la prostitution. Généré par la proximité d’une base militaire américaine, qui s’étendait jusqu’à Mont-de-Marsan, il a survécu au rapatriement des soldats US en 1967. Les Bordels ont été démantelés en 1987, mettant fin dans le même temps aux trafics qui gravitaient autour des maisons closes, contrôlées par le Milieu.

Le Poteau demeure dans la mémoire collective, au mieux comme un lieu de fête, au pire comme celui de l’exploitation de la misère sexuelle. Captieux est aujourd’hui une petite ville blottie dans la forêt, fière de ses traditions gasconnes, où il fait bon vivre, non loin de Bazas, cité médiévale, ancien siège épiscopal. Dans ce sud ouest enraciné, la vie s’organise autour des cercles, dans les stades de rugby, à la palombière, au rythme des fêtes de saison. 

Les maux de la ville ne sont jamais éloignés et j'ai imaginé  leur déferlement dans ce décor trop parfait. La forêt est le siège de tous les fantasmes. Sous un ciel d’hiver, balayé par les pluies qui font déborder les fossés et gorgent d’eau le sol sous la bruyère, peuvent surgir les fantômes des antiques terreurs. L’homme et le loup sont les meilleurs ennemis de l’humanité quand se nouent les pires alliances. 


vendredi 5 juin 2020

Plus rien ne devait être comme avant et voici que tout recommence


Des énervés éructent dans des porte-voix. Des reporters des luttes sociales en diffusent les images en direct sur des réseaux dits sociaux et des ânalystes ânonnent doctement en boucle dans les postes de télévision. 
Le voici donc le monde d'après.
Les esprits savants l'avaient prédit : "plus rien ne sera jamais comme avant cette épidémie : il y aura un avant et un après". Je ne vois pas encore la différence.

Les révolutionnaires du monde juste avant étaient en jaune, ils criaient à l'injustice et des petits bourgeois masqués enflammaient les centres-villes aux côtés de racailles en survêtement. Ceux du monde juste après sont en couleur, ils crient à l'injustice et des petits bourgeois masqués enflamment les centres-villes, accompagnés de racailles en survêtement.

Et tous ces courageux révolutionnaires s'en retournent chez eux consommer à outrance en dépit des milices présupposées fascistes, des violences policières et des hordes racistes.
La lutte se poursuit sur Twitter à coups de hashtags et les souris accouchent d'une montagne qui leur masque l'horizon. 



Le monde d'après qui vient est déjà là. Il se repaît des divisions et des haines recuites. Il se défie de l'intersectionnalité et de la lutte des sexes comme de celle des races et de la tectoniques des plaques. Il lui suffit que circulent librement les êtres et les biens ; les premiers au services des seconds.

Emmuré pour la Première Guerre Mondiale  de l’Asepsie, chacun avait pu introspecter son surmoi en vue de déterminer ses responsabilité dans une infection planétaire. Des voix s'étaient élevées pour appeler à circonscrire les activités humaines aux frontières des pays et de la raison. 

Et chacun d'opiner entre deux séries Netflix sur des écrans made in China, le fessier enserré dans des nippes cousues par des mains d'enfants bengalis. Et sonnait à la porte le livreur sous-payé Uber-eat, ou celui d'Amazon... Surtout, ne jamais cesser de consommer.

Le monde d'après est là. Il cultive sa mythologie nourrie de monstres à tête d'homme. La crainte rassemble le troupeau sous la houlette du berger. Sans loup pas de troupeau protecteur ni de pasteur tout-puissant. 

mardi 21 avril 2020

Auto-portrait d'un double



Journaliste local, je vis au cœur d’une campagne française, dans le sud-ouest, après avoir exploré bien d’autres territoires. L’exercice de la presse de proximité ne permet pas les faux fuyants. Ce qui s’écrit se vérifie et celui qui triche doit rendre des comptes. L’actualité locale se raconte au contact de ceux qui la vivent. C’est un exercice qui exige humilité et bienveillance et aussi l’amour de son terroir.

«  Aucune créature romanesque ne peut naître dans ce vacarme intérieur, dans ce monotone tohu-bohu de la politique et de l'actualité que le métier de journaliste nous oblige à suivre. » écrivait François Mauriac en 1967. Il y parvenait pourtant bien, lui dont les personnages et leur univers semblent toujours vivants.

Magnus Latro est l’alter ego d’un reporter, l’inventeur d’histoires d’un chroniqueur du réel. Il partage avec son double l’expérience de ses observations. Mais lui seul dispose du droit de les manipuler et de les intégrer à un récit d’invention.

Le romancier permet au journaliste des escapades dans son imaginaire. Le journaliste rappelle sans cesse le romancier à la réalité. Chacun échappe à la  schizophrénie. L’actualité est préservée et l’invention y gagne en crédibilité.