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mardi 15 mars 2022

Polémique au salon de la bande dessinée d'Angoulême : l'effet boomerang

L'opération de greenwashing sur fond de récupération politique ne passe pas au Festival d'Angoulême.


Le Festival de la bande dessinée d'Angoulême, FIBD, va ouvrir ses portes (du 17 mars au 20 mars 2022) après une année sans, pour cause de Covid-19 et avec des difficultés financières. L'édition 2022, qui devait se tenir en janvier, a été retardée, en raison de la quatrième vague et l'absence de millésime 2021 à fait un trou dans la caisse.

La tenue du FIBD devrait être une fête pour tous les bédéphiles, auteurs et scénaristes, qui ont été sevrés de leur plus grande manifestation, mais l'inauguration va être entachée par une nouvelle polémique, sur fond de politique.

En 2021, le Festival a annoncé la création d'un prix voué à récompenser une oeuvre sur le thème de l'écologie. Ce nouveau prix avait fait des bulles, dans un premier temps, chez certains auteurs, qui contestaient sa mise en place. En effet, depuis 1997, le prix Tournesol, décerné par Les Verts EELV, en marge du Festival, récompense, lui aussi les auteurs jugés écolos. L'organisation leur a répondu qu'elle ne souhaitait pas être associée à un parti politique.

Un prix vert en carton

L'affaire aurait pu en rester là, si les jurés n'avaient soi-disant réalisés, sur le tard, que le nom de la récompense "prix éco-fauve Raja" puait désormais, selon eux, la peinture verte et le greenwashing. Le sponsor du trophée est en effet Raja, industriel de l'emballage. Le jury dans son entier a donc jeté l'éponge, bio, et au moins trois auteurs pressentis se sont retirés du concours.

Pas très emballés, ils se sont livrés à un grand déballage, notamment sur les réseaux sociaux.

L'organisation s'est défendue en arguant que les temps sont durs et que le soutien sans faille de l'industriel de l'emballage méritait bien un renvoi d'ascenseur. Un argument aussitôt interprété : quand les caisses sont vides, l'argent n'a pas d'odeur et tant pis pour la chlorophylle.

Si on résume l'histoire, le Festival d'Angoulême s'est acheté une conscience verte en carton dans l'air du temps, mais s'est pris, par effet boomerang, un retour de baton de la part des radicaux écolos, intransigeants. 

Le coup de pied de l'âne vert

On peut aussi y voir la marque du mécontentement des inventeurs du prix Tournseol, privés en quelque sorte de leur contribution pirate à l'événement, vouée à passer à l'as derrière une récompense officielle.

Le FIBD pensait sans doute en avoir fini avec les bad strip en trouvant le moyen de rémunérer auteurs et scénaristes soumis à des heures de dédicaces ininterrompues. Un certain nombre avait en effet menacé de coincer la bulle en rangeant les stylos. C'est donc le ministère de la Culture qui les rémunérera, dans le cadre d'une convention signée récemment.

Avec tout ça, on en aurait presque oublié que la BD est une fête et que l'édition 2022 du festival d'Angoulême propose de belles expos, dont celle consacrée au papa d'Astérix, Goscinny. Mais peut-être que ces revendications sont à leur manière un hommage à celui qui avait œuvré en son temps à la création d'un syndicat des scénaristes. 


vendredi 4 mars 2022

Les échangés, roman zemmourien : petit troll anonyme, merci !

Les échangés, roman zemmourien, selon un troll. Merci à toi, petit hater.

Ce billet est pour toi, petit troll planqué derrière ton clavier, nourri de rancune rance, hater impuissant et lobotomisé. Je t'attendais depuis quelques années déjà. Tu es arrivé, masqué, veule, bileux, tout tremblant de tes haines recuites et tu a posé ton minuscule commentaire sur mon livre : "à vomir".

Les échangés, roman Zemmourien

La tête sur la cuvette, tu as exprimé le propos binaire qui t'anime. Le bouquin en question, "Les échangés", tu l'as trouvé "zemmourien". Selon le logiciel qui te tient lieu d'esprit, ce devait être le sommet de l'argument littéraire, l'alpha et l'omega de l'analyse politique.

Tu aurais pu faire mieux, t'exprimer sur l'écriture, juger les personnages, casser l'intrigue, je ne sais pas, argumenter un peu le cheminement qui t'a conduit à cette brillante critique. Tu t'es contenté de te vider de ta maigre substance : "à vomir, car zemmourien". Tu m'as déçu. Je tire la chasse.

Tu m'as déçu, mais tu m'as rendu service. Je ne vais pas raconter que la minuscule étoile qui fait baisser mon référencement sur Amazon m'a réjoui. Bien sûr qu'elle me nuit ; nuire, d'ailleurs, n'est-ce pas ta raison d'être ? Tu me serais tombé sous la mains quand je l'ai vue, je t'aurais aplati.

Avis aux électeurs de Zemmour

Je te dis merci, donc, car tu ouvres le champ de mes lecteurs aux zemmouriens qui n'auraient pas eu l'idée de s'intéresser à mon roman sans ton éructation. Ton intervention me donne l'occasion de les inviter à me lire. Ils pourraient apprécier.

Tu as sans doute raison, dans le fond : il y a quelque chose du constat d'Eric Zemmour dans ce récit. L'histoire des échangés se déroule dans une France en proie aux émeutes, fractionnée, divisée, sous un régime corrompu. Ce n'est pas loin du tableau que le candidat à la présidentielle dépeint de notre pays. "Le Grand Remplacement n'est pas loin" ; c'est ce que tu as du te dire. Si d'ailleurs tu avais eu un peu de culture, tu aurais plus qualifier ce roman de camusien.

Mais un roman ne constitue ni un manifeste ni un programme politique. C'est juste une histoire. Chacun y trouve ce qu'il y emporte. Toi, je te soupçonne de t'être reconnu dans les personnages les plus tordus de cette aventure. J'ai ma petite idée à ce sujet. Et j'aimerai bien que mes lecteurs me disent auquel ils t'affecteraient...

mercredi 10 novembre 2021

Non, la terre ne va pas exploser et Rosemarie finira commissaire du peule

Rosemarie plaide pour une décroissance à laquelle est n'est pas prête.

L'écologie politique est un conservatisme matérialiste. C'est ce qui m'est apparu tout soudain en entendant un chroniqueur sur une radio ex-périphérique, dans l'un de ces débats interminables à propos de la pluie et du beau temps.

"Il y a urgence, la planète va exploser !" sommait la militante insoumise dont j'ai oublié le nom. "Mais non ! me suis-je dit. Non, la planète ne va pas exploser." Sauf à entrer en collision avec une étoile, la Terre ne subira pas d'Armageddon hollywoodien. 

Et quand bien même 35.000 espèces animales menacées disparaîtraient, ce qui constituerait une catastrophe, la température augmenterait-elle de 10° et la calotte glacière se liquéfierait-elle, déclenchant un tsunami d'Apocalypse, la planète, elle, continuerait de tourner autour du soleil, sur un axe immuable, 365 jours par an, 24 heurs par jour. 

Elle en a vu d'autres, la Terre, de l'apparition des premiers micro-organismes à l'ère post-industrielle, en passant par la disparition des dinosaures et les ères glacières, qui surgirent bien avant l'avènement d'homo erectus et l'invention du moteur à explosion.

Rosemarie épuise à elle seule plus de ressources qu'un agriculteur céréalier 

Installée derrière son PC de dernière génération ou sur son smartphone plus puissant qu'un Mac II fx des années 90, Rosemarie (prénom certifié progressiste), militante animaliste, écolo woke, scande des incantations. Durant ses vacances elle a alerté sa communauté Insta depuis Bali, après son trek en Inde. 

Elle ira chercher son Poke Bowl veggie au bar à salades du quartier, en vélo électrique. Elle le consommera assise en tailleur sur son sofa Ikea devant une série Netflix inclusive. Elle épuise plus de ressources à elle seule qu'un agriculteur céréalier de Picardie qui, lui, nourrit des milliers d'humains.

Elle se revendique révolutionnaire, mais elle n'aspire qu'à conserver ce mode de vie urbain "hyperconnecté", en totale déconnexion d'avec la nature. Elle retwittera avant de se coucher "Si les 35.000 espèces menacées dans le monde comprenaient qu'elles ne l'étaient que par une seule..." en commentant : "l'homme est un virus à éradiquer !

Le nihilisme de son propos ne lui effleurera pas l'esprit. Elle pense en boîte recyclée, Rosemarie, comme elle se nourrit. Elle aspire à l'éradication de l'espèce humaine. Sait-elle seulement qu'elle en fait partie.

La Révolution a commencé sans elle

Cet hiver, elle s'endormira dans son appart chauffé à 28° et rêvera de la décroissance qui ne la privera ni de l'Iphone 13 qu'elle a commandé sur Amazon prime, ni du prochain voyage dans la Cordillère des Andes.

Non, la planète ne va pas exploser. Ses écosystèmes naturels, eux, sont bel et bien impactés et modifiés en profondeur par l'activité humaine. Les sociétés humaines ne vont pas cesser d'empiéter sur la vie sauvage, pour ce qu'il en reste. Ni Gretta ni Rosemarie n'y feront rien. 

Une révolution profonde s'est produite sur Terre ces deux derniers siècles : l'accroissement exponentiel  de la population humaine (1 milliard en 1800, 1,5 milliard en 1900, 6 milliards en 2000, plus de 7 milliards aujourd'hui...) accompagné d'une amélioration considérable des conditions de vie. 

Et la plupart des nouveaux humains qui sont nés sur la Terre ces 20 dernières années n'aspire qu'à siroter un soda en tailleur face à un écran XXL dans le salon climatisé de Rosemarie. Ils se fichent comme d'une guigne de ses états d'âme, à Rosemarie, de ses questionnements de genre et des 3° supplémentaires qu'affichera le thermomètre dans les prochaines années. 

Ils ont peut-être tort, mais ça leur en bat une sans faire bouger l'autre, dès lors qu'un Eden leur est promis. Ils aspirent au progrès. Tant pis pour la COP26 et pour les suivantes.

Elle finira commissaire politique

L'humanité tire sa subsistance de la Terre et la Terre lui donne ce qu'elle peut. Si un jour elle s'épuise, l'homme s'adaptera. Peut-être que des phénomènes climatiques éradiqueront des millions de personnes, voire plus. Ce pourrait aussi être une pandémie sérieuse, ou des famines. Mais aucune décision politique n'y pourra rien, pas même la plus rigide des dictatures mondiales.

C'est pourtant bien à ce type de gouvernance qu'aspire notre Rosemarie pour continuer à pédaler avec assistance électrique et manger bio-certifié. C'est pour ça qu'elle conspue à tweet-que veux-tu pollueurs, mâles blancs, chasseurs, patrons et politiques et appelle de ses voeux toutes les contraintes environnementales et sociétales inimaginables. Qu'un tel régime advienne, elle en serait alors commissaire du Peuple, avant de retourner poussière à la Terre, qui continuera ses rotations dans l'Univers. 

Toute vie est vouée à s'achever. Les individus meurent. Les civilisations s'éteignent. Les espèces disparaissent. Les écosystème mutent. La grosse boule qui nous héberge s'en contrefiche. Sait-elle même ce qui se passe à sa surface ?

jeudi 14 octobre 2021

Après Joël Dicker et Zemmour, Mbappé passe à l'autoédition

Kylian Mbappé publie son roman graphique, je suis Kylian, en autoédition. Et ça ne plaît pas à tout le monde.

 Jusque là, l'autoédition était le pis-aller d'auteurs inconnus, las d'attendre en vain les réponses des grandes maisons d'édition, une forme de maladie honteuse. On observe désormais le commencement d'un mouvement de plumes célèbres vers ce mode de publication. 

Largué par Albin Michel, Eric Zemmour a choisi de se lancer tout seul pour publier La France n'a pas dit son dernier mot, qui cartonne en librairie. Avant lui, Joël Dicker, romancier suisse avait plaqué Bernard de Fallois pour lancer sa marque. Des auteurs vedette de chez Ring, Laurent Obertone, Papacito et Marsault ont annoncé avant l'été se séparer de cette maison...

On savait que l'autoédition était un tremplin pour les plumes en devenir, à l'instar d'Anna Gavalda, de Jacques Vandroux ou de Muriel Barbey, elle apparaît aujourd'hui comme un refuge, ou la solution d'un nouveau départ. 

Papacito, le youtubeur préféré de Jean-Luc Mélenchon, et Julien Rochedy, autre influenceur et auteur politique, signent à quatre mains "Veni vidi vici, menace sur les gauchistes", sous un label indépendant. Le premier tirage en a été épuisé en à peine une semaine.

Le dernier venu dans cet univers fourmillant est Killian Mbappé, la star du foot tricolore qui édite seul son premier roman graphique, "Je m'appelle Kylian" ; et ça ne plaît pas à tout le monde. 

Renaud Dubois, patron de la maison Amphora "l'éditeur des sportifs" se fend en effet d'une lettre ouverte au footballeur pour lui manifester son incompréhension. 

A votre bon cœur !

On peut partager sa peine : il voit passer sous son nez et sous celui de ses confrères un coup d'édition garanti doré sur tranche. M.Dubois explique donc à Kiki, avec un peu de condescendance, que le métier d'un éditeur consiste à donner sa chance à des auteurs inconnus et qu'il a besoin pour cela de signer des vedettes qui lui rapporteront le pactole. Il regrette donc que l'attaquant du PSG n'apporte pas sa contribution à la machine éditoriale, à laquelle la nature généreuse du sportif aurait dû contribuer.

C'est bien dit et beaucoup d'auteurs qui n'ont pas même reçu le début d'une réponse des grands éditeurs aimeraient bien en être convaincus comme lui. On constate toutefois - et loin de moi l'idée de mettre en cause la sincérité de cet éditeur en particulier - que la plupart de ses confrères privilégient sans vergogne les thématiques en vogue, les petits auteurs qui ont déjà réussi, les copains de copains et les pourvoyeurs de best-sellers. C'est légitime, il s'agit de business...

Un marché qui se reconstruit

Tout ceci n'aurait que peu d'importance si la surproduction littéraire des ogres de papier ne saturait les rayons des libraires avec une stratégie d'occupation systématique et de contrainte.

Vu du côté d'un autoédité, ces récents choix d'indépendance sont le signe d'un frémissement du marché et des pratiques éditoriales. Dans le même temps, les libraires ont fait voter une loi imposant aux gros vendeurs en ligne (Amazon, plus particulièrement) d'appliquer des tarifs égalitaires. La filière va mal et le renouveau du métier fait trembler les fortins.

Tout ce joli monde se drape dans les vertus du pluralisme et de la noblesse de leur profession... Nul ne doute que ces augustes pensées ont inspiré Albin Michel quand il a été décidé de ne plus publier Eric Zemmour. Et ce sont, sans aucun doute, ces mêmes motifs qui dictent aux grandes librairies de snober les jeunes talents sans éditeur et à certains de refuser l'accès à leurs rayons pour cause de malpensance. 

Le vent tourne et, à ce rythme, le chiffre d'affaires des libraires devra bientôt plus à des autoédités qu'aux grosses compagnies du livre. A moins que le business du livre ne leur échappe finalement pour de bon, si ce n'est à tous, au moins à ceux qui n'auront pas su anticiper le changement, parce qu'il en existe qui ont bien compris que l'immense créativité du monde de l'autoédition propose aussi des pépites.

mardi 21 septembre 2021

Plus de foot à la récré, dans les cours dégenrées

Au nom d'une école inclusive, les municipalités écolo dégenrent les cours de récré. 

Oubliez les cages de foot, les jeux de balles dans les cours de récréation. Les garçons étaient trop envahissants et dominateurs. Ils devront se mêler aux petites filles, trouver des occupations plus saines, moins viriles. Il en va de l'égalité des genres, en attendant mieux, ou pire.

Un peu partout en France, les municipalités vertes/roses/rouges revisitent les espaces de jeu de nos petits, en mode inclusif et non genré. Pierre Hurmic, maire vert de Bordeaux en a ainsi inauguré une à la rentrée 2021. Il a prévu d'investir 12 millions d'euros pour poursuivre ce grand œuvre, sous couvert d'écologie et d'inclusion.

Des cours dégenrées à coups de millions

A Grenoble, on débitume et on dégenre aussi à grands coups de millions, tout comme à Lyon. Et tant pis pour les petits bonshommes qui auraient préféré taper dans la balle plutôt que de jouer à la marelle. Grégory Doucet, maire de la capitale des Gaules n'a pu qu'opposer un sourire gêné à la déception d'un jeune élève déçu :

" De base, moi je voulais des cages de foot et un ballon de foot. Mais comme par hasard, y'a rien! Y'a que j'sais-pas-quoi, comment ça s'appelle ça ? (il désigne les copeaux de bois). Ouais des copeaux. Et après y'a de la terre. Et après y'a rien".

Monsieur Doucet aurait pu répondre : 

"Mais tu te trompes, petit bonhomme, après, il y aura quelque chose. Après, tu pourras jouer à la marelle, sauter à la corde et apprendre les jeux de tes petites camarades de classe. C'est pour ton bien. Tu ne le sais pas encore, mais, si ça se trouve, tu n'es pas un petit garçon, tu es peut-être une fillette, ou pas, ou entre les deux. Et ça changera sans doute, vois-tu..."

Il aurait pu dire ça, Grégory Doucet, et il l'a peut-être même pensé. Mais il était probablement trop tôt pour sortir démasqué. Pour l'instant on en reste à la thèse officielle, celle de Najat Vallaud-Belkacem, qui déclarait en 2014 :"la théorie du genre, ça n'existe pas !

Elle disait vrai - la théorie du genre n'en était déjà plus une - mais il faudrait désormais être atteint de cécité pour ne pas distinguer le projet que dissimulait ses dénégations véhémentes. Depuis, le gender a envahi toutes les strates de l'université. Il occupe les campus, s'infiltre au cœur de tous les débats, jusque dans les AG, non mixtes, exclusives pour devenir inclusives.

Selon ses dogmes, il convient aussi d'exclure de la vie quotidienne des petits garçons les jeu de leur sexe, afin d'inclure leur existence au meilleurs des mondes à venir ; un univers neutre, fluide, dégenré, et aussi un peu dérangé.



mardi 27 juillet 2021

Bruit de mocassins : le retour de l'extrême centre

Le centrisme se paye une grosse colère.

Depuis plusieurs semaines, de gentils centristes se sont mués en talibans de la solidarité sanitaire et en khmers orange de la bienpensance aseptisée. On assiste de leur part à un florilège de propositions, inouïes de la part de distingués libéraux, comportant les termes autrefois honnis d'interdiction, d'exclusion, de privation, d'obligation ; un discours en lisière de l'appropriation culturelle du totalitarisme rouge/brun.

Transmutation du centrisme

J'ai comme l'impression d'assister à la transmutation du paisible peuple du marais en autant d'abominables Hulks, vitupérant une haine sans nom à l'égard de leurs adversaires, sans plus aucune retenue. 

Rien d'étonnant au passage que ces derniers, les complotistes, selon la terminologie officielle,  franchissent sans coup férir le Rubicon du point Godwin et de la reductio ad hitlerum. Le chemin était tracé.

Notez bien au passage que je me place ici dans la posture avantageuse de l'observateur impassible qui ne pose nul jugement. Cette chronique procède des chroniques de l'archipel, où je constate l'effritement de notre société en autant d'îles que de postures.

L'extrême centre existe

Après plus d'une semaine de débats sans mesure, je me suis dit il y a peu, avec un frisson de terreur : "mais bigre, voici l'extrême centre". Bas les masques donc ! Les démocrates autorisés dévoilent le fameux visage de la haine, autrefois réservé aux extrêmes certifiés authentiques, de gauche ou de droite. 

Du fond de mes profondes lacunes historiques, je pensais avoir découvert un nouveau concept. Eh non ! Il avait été théorisé et sous le même néologisme. Rien de mieux que Wikipedia, parfois, pour accéder à certains travaux.

Un concept théorisé et inscrit dans l'histoire

Cette théorie a connu un regain d'intérêt avec la publication de "l'extrême centre, ou le poison français", par Pierre Serna, historien de la Révolution, en 2019. Le titre n'a pas manqué de me rappeler celui d'Abel Bonnard, en 1936 : "Les Modérés, le drame du présent" ; un même sujet, un constat quasi identique de malédiction, mais sous deux panoramas différents. 

Si l'ancien ministre de l'Education de Pétain, issu des milieux maurassiens, trouvait dans cet extrême centre, qu'il ne nommait pas, une force sinistrogyre, entraînant le pays vers la gauche, dans une révolution permanente, Pierre Serna y voit, lui, un mouvement dextrogyre, tirant à droite.

La girouettocratie se radicalise

Autant le dire tout de suite, je n'ai pas lu Serna, je n'ai eu le temps que de regarder une interview de lui sur Le Media. Il me faudra au moins le feuilleter.

J'avais constaté par moi-même que les gentils modérés embouchaient une trompette étonnement retentissante en la circonstance, affichant une détermination surprenante pour des parangons de démocratie, spécialistes de la girouettocratie. Pierre Serna distingue dans l'histoire révolutionnaire les racines de ce tropisme autoritariste des indécis. Abel Bonnard assignait à leurs prédécesseurs le rôle de supplétifs du progressisme.

Quelle perspective ?

N'ayant aucune légitimité universitaire, je me garderais bien de porter un jugement sur le travail de M.Serna. J'ai toutefois lu des travaux historiques en désaccord avec les sien à propos de la période révolutionnaires, plus conformes à ma sensibilité vendéenne.

Je trouve quand même dans son propos un éclairage intéressant, qui permet d'identifier un basculement autoritariste du ventre mou politique, d'autant plus intrigant qu'il se réitère. Je laisse les distingués politologues y discerner des perspectives dont je redoute l'augure.

mercredi 7 juillet 2021

La maison commune se fissure, ses habitants ont dressé la tente

La tour de Babel s'est effondrée lorsque ses bâtisseurs ont cessé de se comprendre.

Chaque jour, des policiers sont agressés, des passants sont massacrés, des groupuscules détruisent l'espace public, des minorités imposent leurs règles absurdes, sous protection régalienne. Des militants non violents subissent l'arbitraire de juges politisés, quand d'autres bénéficient de leur bienveillance.

La République se meurt. Son agonie entraîne avec elle jusqu'au principe démocratique, dans le mépris du peuple et de la nation. Plus rien ne compte désormais que les intérêts particuliers. Les lubies woke-diversitaire-intersectionnelles-antispécistes sapent le socle héléno-chrétien du pays franc. Les juges défont la loi au gré de l'air du temps, maussade. Les technocrates administrent sans gouverner.

Le tissu social se délite. Des bandes armées privatisent des espaces publics et y imposent leur loi. L'adversaire est devenu un ennemi : au débat s'est substituée l'invective. Une morale à géométrie variable supplante le bon sens. Le bien commun n'est plus. Il a cédé sa place à une juxtaposition d'intérêts particuliers.

Les ministres tombent au champ du désohnneur

L'état de droit est devenu un chantier privé de maître d'œuvre. C'est un campement sauvage où chacun dresse sa tente, autour de laquelle il érige ses frontières, aménage son langage, bricole sa nature. La maison commune s'est fissurée. Elle est inhabitable. On n'y communie plus qu'à la grande table du Commerce. Babel va sombrer. 

Les adversaires du régime se frottent les mains. La corruption le mine. Il en est même fait spectacle. Des ministres tombent au champ du déshonneur, sous les coups des juges. Les magistrats pensent affirmer la droiture du système, ils en démontrent la vacuité et l'incurie. Leurs élucubrations alimentent l'info-spectacle au bénéfice de saltimbanques incultes.

Il n'est plus de vox populi. La ploutocratie s'en est affranchie. Elle a placé le pouvoir hors de portée, désincarné. Le jeu démocratique ressemble à une émission de téléréalité dont se désintéresse le public. C'est un mauvais feuilleton où se succèdent des candidats-limandes, Machiavel de bazar à courtes vues, intermittents d'un spectacle moribond.

Une mauvaise téléréalité

Ils ont laissé échapper jusqu'au panem et circenses qui a tenu aux temps antiques les décombres de Rome. Le boulanger est un obscur faux monnayeur, qui écoule des assignats démonétisés, dans une tour de verre, où s'agitent des petits bonshommes en costumes gris. Monsieur loyal orchestre le labeur d'esclaves, enchaînés à des encodeuses de zéros et de uns, affairés à agiter des marionnettes de Narcisse duplicables à l'infini.

L'école n'élève plus ni les cœurs ni les intelligences. Elle a renoncé à enseigner. Transpercée de toutes parts, elle n'éduque plus. Elle alimente en chair molle et en esprits vides un marché abyssal. 

La matrice laisse pourtant échapper des âmes rebelles. Des esprits libres passent au travers du tamis.

vendredi 4 juin 2021

Baptiste Marchais, Papacito... des Bonshommes investissent les réseaux : contre-révolution en marche


Les phasmes androgynes monopolisent l'attention. Leur ombre plane sur l'espace numérique. Ils disent le beau et le vrai, le juste et le bon. Ils admonestent les déviants au nouvel ordre. Ils traquent les viandards-spécistes, mâles-blancs-cisgenrés-ci-devant-oppresseurs, chasseurs-assassins, séducteurs-violeurs, la lie du monde fluide

Depuis leur Aventin, agrainés au soja et au caroube-riche-en-fibre, ils cagnardent leurs revendications, insensibles aux maux du commun. Pythies non genrées, i.e.ll.es jugent, tranchent et prophétisent. Leurs sentences sont irrévocables, exécutées séance tenante par les Samson du Digitalistan : pilori, écartèlement, décapitation ou, horresco refrens, bannissement des agoras virtuelles.

Un vent nouveau sur les réseaux

Mais la résistance s'organise. Des "bonshommes" se taillent leur place dans le grand forum narcissique. Ceux-là parlent franc autour de pièces de barbaque et de flacons de fruits fermentés. Ils se grisent de vitoles après dîner, verre d'Armagnac à la main, en dissertant du Destin. Ils assument leur virilité, directs, cordiaux, provoc', machos et galants, les pieds dans le terroir, la parole désinhibée.

C'est un vent nouveau qui se diffuse sur Internet, chassant les remugles des faux débats, du progressisme échevelé, de la repentance mielleuse et des hystéries revendicatrices. Ils flinguent le parisianisme étriqué et l'universalisme niveleur. Leur existence même est un remède au désenchantement imposé par les censeurs de la pensée larmoyante. 

Les hussards de la réappropriation culturelle

Ils sont Baptiste Marchais (158K abonnés), Papacito (98K abonnés), Greg Toussaint (247K abonnés), Richard sur Terre (33K abonnés), Marsault, Julien Rochedy (122K abonnés), et j'en oublie, chacun avec sa spécialité. Ce sont les youtubeurs de la contrerévolution post-moderne, les influenceurs de la réaction à la déconstruction. Ces factieux patentés ré-enchantent notre histoire commune et acclimatent l'éternel masculin aux temps numériques.  

Ils bougent de la fonte entre deux gueuletons barbares. Ils tapent dans le sac de sable et font parler la poudre. Leur énergie tire sa potion d'une saine culture autant que d'une activité sportive inspirée. Franche rigolade, camaraderie de corps de garde, réflexion affutée, leur verbe libre tape juste. Ce sont les hussards de la réappropriation culturelle.

La plume et le sabre

Ils infusent l'univers digital et agrègent une communauté grandissante et s'essuient les pieds sur les serpillères ectomorphes imprégnées de pensées nématiques

Ils sont délicieusement incorrects. Leur humour sent le vestiaire, "le dimanche à 15h" - camphre, sueur, pot-au-feu, grillades, bière et tabac froid. Il a l'accent des provinces, croix occitane ou de Lorraine, hermine ou lion, lys sur champ d'azur, nef habillée d'argent.

Ils sont enfants de lansquenets et de mousquetaires, petit-fils de poilus, bretteurs : grandes gueules et fines lames. Ils renouvèlent, à l'ère du numérique, une tradition française, vieille comme les Cours d'Amour, Rabelais et Agrippa d'Aubigné : l'union sacrée de la plume et du sabre, celle des délices de gaudrioles et du bon sens.

jeudi 4 mars 2021

Trafics de drogue et criminalité à la conquête des campagnes

La consommation de drogue est aussi courante en zone rurale qu'à la ville. Le trafic a suivi. 


Le trafic de drogue gangrène nos campagnes titre le Point sur son site. France Bleu fait état de son côté de 60 gendarmes mobilisés pour une opération anti-drogue au Mené dans les Côtes d'Armor : 12.000 euros saisis, 6,6 kg de résine de cannabis, 330 g d'herbe et 220 g de cocaïne. Petite prise. 

"Les grands maux de la société, stups compris, ignorent désormais les frontières entre ville et campagne", témoigne un gendarme dans la Montagne. Le trafic est polymorphe : des néo-ruraux qui se mettent au vert, des autochtones tombés dans la drogue par oisiveté et basculent dans la criminalité. "À l’échelle nationale (DOM-TOM compris), les gendarmes, qui œuvrent pour l’essentiel hors des grandes zones urbaines, ont fait tomber près de 1.900 trafics en 2019, contre 1.500 en 2018 (*)"

Les comptes-rendus d'audience de tous les tribunaux de France illustrent chaque semaine dans la presse cette réalité. Le trafic de drogue n'est plus l'apanage des zones urbaines. Et avec lui se développe la violence. Des petites cités tranquilles deviennent des supermarchés de la drogue, des city-park sont squattés par les trafiquants, des caïds se pavanent en BM dans des petits bleds de 500 habitants. 

Racket, violence, menaces

Rackets, intimidation, règlements de compte, la campagne n'échappe plus à la criminalité organisée. Il n'est plus de ville-centre de 10.000 habitants qui n'ait sa zone de non-droit, où la police ne se rende sur la pointe des pieds. Les élus multiplient les médiations, les réunions de quartier et les ronds de jambe. 

Je peux témoigner de pressions et de menaces sur la presse locale. Quand ce ne sont pas les maires eux-mêmes qui dénoncent "la stigmatisation", par soumission, les habitants n'hésitent pas à se déplacer pour imposer le silence aux journalistes. 

Selon le livre de témoignages "Les Narcos français brisent l'omerta", de Frédéric Ploquin, le trafic de stupéfiants en France se serait atomisé ces dernières années. Le temps ne serait plus aux grandes organisations, mais bien plutôt aux petites cellules indépendantes. Mais les pratiques changent plus vite que les parades de la justice. 

Dans un marché globalisé, où les marchandises circulent sur les océans, en containers entassés par centaines, la tendance reviendra peu ou prou à une distribution centralisée.

Les produits proviennent du Maroc (hashish), d'Afghanistan (héroïne) et Balkans (cocaïne). Les armes qui tuent en banlieue proviennent des théâtres d'opérations du terrorisme islamiste. Le Jihad recrute ses bombes humaines dans les rangs de la petite délinquance. La frontière est désormais poreuse entre les deux. Et, déjà, à l'ombre des clochers de nos villages s'organisent des bases arrières.

jeudi 22 octobre 2020

Typographie épicène pour alphabet inclusif, la langue à l'envers

Une typographie "épicène" au service de l'alphabet inclusif. Ou l'alpha et l'oméga de la dictature de la pensée conforme. 

Le nouvel alphabet compte désormais environ 66 lettres, soit une quarantaine de plus que les 26 que vous avez apprises avec votre instituteur. Bon courage pour les réciter dans l'ordre puis à l'envers. D'autant que les nouveaux signes n'ont ni nom ni phonème. De surcroit, l'inflation menace ce coup de génie salué par prix Art Humanité remis à Genève ce 16 octobre par la Croix Rouge : il est "appelé à évoluer".

Les quarante nouvelles lettres ont fait leur apparition à travers une typographie créée par un graphiste, dont le but était d'imaginer "des signes permettant de marquer l'«inclusivité» et de ne plus différencier les genres dans notre langue." Relate le Figaro. 

Tristan Bartolini, le génial inventeur de cet alphabet s'est contenté de tarabiscoter des lettres de début et de fin de mot de manière à générer des signes "épicènes" (non genré) selon lui. Ainsi, les mots parrain et marraine se trouvent-ils confinés en p[m]arrain[e] à travers la création de deux signes : le premier regroupant le p et le m et le second mêlant le n au e.... Un mauvais bouillon de poule à l'alphabet, impossible à prononcer et qui fiche la migraine.

Inutile de s'étendre sur l'opportunisme bien-pensant de cette démarche, c'est surtout sa nature totalitaire qui est intéressante. La langue française évolue par son usage. Les mots pénètrent dans le dictionnaire et en sont chassés au gré de leur apparition dans le langage de la rue, puis à l'écrit, après d'infinies précautions.

L'écriture inclusive et cet avatar typographique ne sont rien d'autre que des tentatives de contraindre la pensée en tordant son principal outil, le langage, à travers sa représentation, l'écrit. La bonne nouvelle, c'est que personne n'a encore trouvé le moyen de contraindre la langue. La mauvaise, c'est que les génies non-genrés de ce genre d'expérience n'ont pas tous dits leur dernier mot.

mardi 8 septembre 2020

Le business de la procréation existe bel et bien, la preuve, il tient salon



Le salon désir d'enfants a eu lieu à Paris les 5 et 6 septembre 2020. L'événement aurait pu passer inaperçu et c'eut été dommage. J'aurais manqué pour ma part cette révélation que La fabrique des bâtards s'inscrit dans une réalité. 

Certains lecteurs m'avaient jusqu'ici contesté la réalité, voire même la possibilité d'une marchandisation de la fécondité. J'avais beau pointer du doigt l'existence de services de coparentalité en Europe et en France, beaucoup ne croyaient pas en l'éventualité d'une libéralisation du commerce du sperme comme de la gestation, ou de tout acte procréatif.




Le salon "Désir d'enfant" est donc venu confirmer la justesse de mon intuition. Non que je désire absolument que l'enfant tombât de manière définitive dans le domaine du commerce, mais parce que cette forte conviction qu'une telle déviance est engagée est le point de départ de la fabrique des bâtards.

Les personnages de mon roman ont des avis tranchés sur le sujet. Je suis persuadé que nul ne peut rester neutre à propos de ces perspectives qui interrogent très fortement nos perceptions de la nature humaine. Il en va de nos liens à nos familles et de nos relations sociales, mais aussi de nos visions de la transcendance. 


vendredi 12 juin 2020

Ami cisgenre non racisé, confesse tes crimes !


Dans une vidéo postée voici un an, Sanglier Sympa montrait les dérives de la bien-pensance institutionnalisée, à Evergreen, une université américaine. Cette vidéo prend aujourd'hui tout son sens, en pleine mise en oeuvre à grande échelle du principe de racisme systémique. 

Pour comprendre comment, aux USA et dans le monde entier, des personnes apparemment saines de corps et d'esprit en arrivent à poser le genou à terre pour demander pardon de crimes qu'elles n'ont pas commis, il suffit de savoir que l'alpha et l'omega du progressisme réside désormais dans la reconnaissance de dominations présupposées.

L'université d'Evergrenn expérimente in-vivo cette idéologie, jusqu'à l'absurde. Cette estimée institution concentre ce qui se fait de mieux en matière de perspective à quoi devrait aboutir notre civilisation et passe par l'atomisation des communautés façon puzzle. 

Préparez-vous à pratiquer l'auto-flagellation à la mode Mao revisitée selon les critères des luttes intersectionnelles. Sanglier Sympa nous fait découvrir ce modèle de phalenstère du XXIème siècle.

Vous devez savoir au préalable, qu'à moins d'être transgenre, racisé, non éduqué, handicapé, vous bénéficiez nécessairement d'un nombre incalculable de privilèges qu'il vous faudra reconnaître publiquement. Vous êtes également nécessairement raciste, y compris si vous faites partie de SOS Racisme et avez participé à la marche des beurs. Tout non-racisé [blanc européen] est affecté depuis sa naissance par ce péché originel que nul baptême ne permet d'expier.




On découvre dans la vidéo ci-dessous comment une institution universitaire pratique l'autocritique publique et l'inflige aux professeurs et à la hiérarchie, avec une violence inouïe, au prétexte d'un racisme systémique présumé, dont il est même interdit de réclamer la preuve. La science et la réflexion relevant du privilège banc, leur usage en vue de contestation n'est pas permis.

Vous allez dire, "pas chez nous !" Eh bien détrompez-vous ! Cette pensée est très précisément celle qui s'immisce lentement dans les université française, qui sera 
donc celle des enseignants dans les années à venir et sera diffusée dans les écoles ; puisque c'est ainsi que le progressisme le plus abscons trace sa route depuis désormais plus d'un demi-siècle.

Au bout du chemin se trouve la partition absolue de la société : le pauvre face au riche, le handicapé face au bien-portant, le racisé contre le blanc, le savant contre l'ignorant, l'homme contre la femme, le cisgenre contre le transgenre, le fils contre le père, la fourmi contre la cigale, le végan contre le viandard, jusqu'à l'inifni, ad nauseam.