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vendredi 4 mars 2022

Les échangés, roman zemmourien : petit troll anonyme, merci !

Les échangés, roman zemmourien, selon un troll. Merci à toi, petit hater.

Ce billet est pour toi, petit troll planqué derrière ton clavier, nourri de rancune rance, hater impuissant et lobotomisé. Je t'attendais depuis quelques années déjà. Tu es arrivé, masqué, veule, bileux, tout tremblant de tes haines recuites et tu a posé ton minuscule commentaire sur mon livre : "à vomir".

Les échangés, roman Zemmourien

La tête sur la cuvette, tu as exprimé le propos binaire qui t'anime. Le bouquin en question, "Les échangés", tu l'as trouvé "zemmourien". Selon le logiciel qui te tient lieu d'esprit, ce devait être le sommet de l'argument littéraire, l'alpha et l'omega de l'analyse politique.

Tu aurais pu faire mieux, t'exprimer sur l'écriture, juger les personnages, casser l'intrigue, je ne sais pas, argumenter un peu le cheminement qui t'a conduit à cette brillante critique. Tu t'es contenté de te vider de ta maigre substance : "à vomir, car zemmourien". Tu m'as déçu. Je tire la chasse.

Tu m'as déçu, mais tu m'as rendu service. Je ne vais pas raconter que la minuscule étoile qui fait baisser mon référencement sur Amazon m'a réjoui. Bien sûr qu'elle me nuit ; nuire, d'ailleurs, n'est-ce pas ta raison d'être ? Tu me serais tombé sous la mains quand je l'ai vue, je t'aurais aplati.

Avis aux électeurs de Zemmour

Je te dis merci, donc, car tu ouvres le champ de mes lecteurs aux zemmouriens qui n'auraient pas eu l'idée de s'intéresser à mon roman sans ton éructation. Ton intervention me donne l'occasion de les inviter à me lire. Ils pourraient apprécier.

Tu as sans doute raison, dans le fond : il y a quelque chose du constat d'Eric Zemmour dans ce récit. L'histoire des échangés se déroule dans une France en proie aux émeutes, fractionnée, divisée, sous un régime corrompu. Ce n'est pas loin du tableau que le candidat à la présidentielle dépeint de notre pays. "Le Grand Remplacement n'est pas loin" ; c'est ce que tu as du te dire. Si d'ailleurs tu avais eu un peu de culture, tu aurais plus qualifier ce roman de camusien.

Mais un roman ne constitue ni un manifeste ni un programme politique. C'est juste une histoire. Chacun y trouve ce qu'il y emporte. Toi, je te soupçonne de t'être reconnu dans les personnages les plus tordus de cette aventure. J'ai ma petite idée à ce sujet. Et j'aimerai bien que mes lecteurs me disent auquel ils t'affecteraient...

mercredi 10 novembre 2021

Non, la terre ne va pas exploser et Rosemarie finira commissaire du peule

Rosemarie plaide pour une décroissance à laquelle est n'est pas prête.

L'écologie politique est un conservatisme matérialiste. C'est ce qui m'est apparu tout soudain en entendant un chroniqueur sur une radio ex-périphérique, dans l'un de ces débats interminables à propos de la pluie et du beau temps.

"Il y a urgence, la planète va exploser !" sommait la militante insoumise dont j'ai oublié le nom. "Mais non ! me suis-je dit. Non, la planète ne va pas exploser." Sauf à entrer en collision avec une étoile, la Terre ne subira pas d'Armageddon hollywoodien. 

Et quand bien même 35.000 espèces animales menacées disparaîtraient, ce qui constituerait une catastrophe, la température augmenterait-elle de 10° et la calotte glacière se liquéfierait-elle, déclenchant un tsunami d'Apocalypse, la planète, elle, continuerait de tourner autour du soleil, sur un axe immuable, 365 jours par an, 24 heurs par jour. 

Elle en a vu d'autres, la Terre, de l'apparition des premiers micro-organismes à l'ère post-industrielle, en passant par la disparition des dinosaures et les ères glacières, qui surgirent bien avant l'avènement d'homo erectus et l'invention du moteur à explosion.

Rosemarie épuise à elle seule plus de ressources qu'un agriculteur céréalier 

Installée derrière son PC de dernière génération ou sur son smartphone plus puissant qu'un Mac II fx des années 90, Rosemarie (prénom certifié progressiste), militante animaliste, écolo woke, scande des incantations. Durant ses vacances elle a alerté sa communauté Insta depuis Bali, après son trek en Inde. 

Elle ira chercher son Poke Bowl veggie au bar à salades du quartier, en vélo électrique. Elle le consommera assise en tailleur sur son sofa Ikea devant une série Netflix inclusive. Elle épuise plus de ressources à elle seule qu'un agriculteur céréalier de Picardie qui, lui, nourrit des milliers d'humains.

Elle se revendique révolutionnaire, mais elle n'aspire qu'à conserver ce mode de vie urbain "hyperconnecté", en totale déconnexion d'avec la nature. Elle retwittera avant de se coucher "Si les 35.000 espèces menacées dans le monde comprenaient qu'elles ne l'étaient que par une seule..." en commentant : "l'homme est un virus à éradiquer !

Le nihilisme de son propos ne lui effleurera pas l'esprit. Elle pense en boîte recyclée, Rosemarie, comme elle se nourrit. Elle aspire à l'éradication de l'espèce humaine. Sait-elle seulement qu'elle en fait partie.

La Révolution a commencé sans elle

Cet hiver, elle s'endormira dans son appart chauffé à 28° et rêvera de la décroissance qui ne la privera ni de l'Iphone 13 qu'elle a commandé sur Amazon prime, ni du prochain voyage dans la Cordillère des Andes.

Non, la planète ne va pas exploser. Ses écosystèmes naturels, eux, sont bel et bien impactés et modifiés en profondeur par l'activité humaine. Les sociétés humaines ne vont pas cesser d'empiéter sur la vie sauvage, pour ce qu'il en reste. Ni Gretta ni Rosemarie n'y feront rien. 

Une révolution profonde s'est produite sur Terre ces deux derniers siècles : l'accroissement exponentiel  de la population humaine (1 milliard en 1800, 1,5 milliard en 1900, 6 milliards en 2000, plus de 7 milliards aujourd'hui...) accompagné d'une amélioration considérable des conditions de vie. 

Et la plupart des nouveaux humains qui sont nés sur la Terre ces 20 dernières années n'aspire qu'à siroter un soda en tailleur face à un écran XXL dans le salon climatisé de Rosemarie. Ils se fichent comme d'une guigne de ses états d'âme, à Rosemarie, de ses questionnements de genre et des 3° supplémentaires qu'affichera le thermomètre dans les prochaines années. 

Ils ont peut-être tort, mais ça leur en bat une sans faire bouger l'autre, dès lors qu'un Eden leur est promis. Ils aspirent au progrès. Tant pis pour la COP26 et pour les suivantes.

Elle finira commissaire politique

L'humanité tire sa subsistance de la Terre et la Terre lui donne ce qu'elle peut. Si un jour elle s'épuise, l'homme s'adaptera. Peut-être que des phénomènes climatiques éradiqueront des millions de personnes, voire plus. Ce pourrait aussi être une pandémie sérieuse, ou des famines. Mais aucune décision politique n'y pourra rien, pas même la plus rigide des dictatures mondiales.

C'est pourtant bien à ce type de gouvernance qu'aspire notre Rosemarie pour continuer à pédaler avec assistance électrique et manger bio-certifié. C'est pour ça qu'elle conspue à tweet-que veux-tu pollueurs, mâles blancs, chasseurs, patrons et politiques et appelle de ses voeux toutes les contraintes environnementales et sociétales inimaginables. Qu'un tel régime advienne, elle en serait alors commissaire du Peuple, avant de retourner poussière à la Terre, qui continuera ses rotations dans l'Univers. 

Toute vie est vouée à s'achever. Les individus meurent. Les civilisations s'éteignent. Les espèces disparaissent. Les écosystème mutent. La grosse boule qui nous héberge s'en contrefiche. Sait-elle même ce qui se passe à sa surface ?

jeudi 14 octobre 2021

Après Joël Dicker et Zemmour, Mbappé passe à l'autoédition

Kylian Mbappé publie son roman graphique, je suis Kylian, en autoédition. Et ça ne plaît pas à tout le monde.

 Jusque là, l'autoédition était le pis-aller d'auteurs inconnus, las d'attendre en vain les réponses des grandes maisons d'édition, une forme de maladie honteuse. On observe désormais le commencement d'un mouvement de plumes célèbres vers ce mode de publication. 

Largué par Albin Michel, Eric Zemmour a choisi de se lancer tout seul pour publier La France n'a pas dit son dernier mot, qui cartonne en librairie. Avant lui, Joël Dicker, romancier suisse avait plaqué Bernard de Fallois pour lancer sa marque. Des auteurs vedette de chez Ring, Laurent Obertone, Papacito et Marsault ont annoncé avant l'été se séparer de cette maison...

On savait que l'autoédition était un tremplin pour les plumes en devenir, à l'instar d'Anna Gavalda, de Jacques Vandroux ou de Muriel Barbey, elle apparaît aujourd'hui comme un refuge, ou la solution d'un nouveau départ. 

Papacito, le youtubeur préféré de Jean-Luc Mélenchon, et Julien Rochedy, autre influenceur et auteur politique, signent à quatre mains "Veni vidi vici, menace sur les gauchistes", sous un label indépendant. Le premier tirage en a été épuisé en à peine une semaine.

Le dernier venu dans cet univers fourmillant est Killian Mbappé, la star du foot tricolore qui édite seul son premier roman graphique, "Je m'appelle Kylian" ; et ça ne plaît pas à tout le monde. 

Renaud Dubois, patron de la maison Amphora "l'éditeur des sportifs" se fend en effet d'une lettre ouverte au footballeur pour lui manifester son incompréhension. 

A votre bon cœur !

On peut partager sa peine : il voit passer sous son nez et sous celui de ses confrères un coup d'édition garanti doré sur tranche. M.Dubois explique donc à Kiki, avec un peu de condescendance, que le métier d'un éditeur consiste à donner sa chance à des auteurs inconnus et qu'il a besoin pour cela de signer des vedettes qui lui rapporteront le pactole. Il regrette donc que l'attaquant du PSG n'apporte pas sa contribution à la machine éditoriale, à laquelle la nature généreuse du sportif aurait dû contribuer.

C'est bien dit et beaucoup d'auteurs qui n'ont pas même reçu le début d'une réponse des grands éditeurs aimeraient bien en être convaincus comme lui. On constate toutefois - et loin de moi l'idée de mettre en cause la sincérité de cet éditeur en particulier - que la plupart de ses confrères privilégient sans vergogne les thématiques en vogue, les petits auteurs qui ont déjà réussi, les copains de copains et les pourvoyeurs de best-sellers. C'est légitime, il s'agit de business...

Un marché qui se reconstruit

Tout ceci n'aurait que peu d'importance si la surproduction littéraire des ogres de papier ne saturait les rayons des libraires avec une stratégie d'occupation systématique et de contrainte.

Vu du côté d'un autoédité, ces récents choix d'indépendance sont le signe d'un frémissement du marché et des pratiques éditoriales. Dans le même temps, les libraires ont fait voter une loi imposant aux gros vendeurs en ligne (Amazon, plus particulièrement) d'appliquer des tarifs égalitaires. La filière va mal et le renouveau du métier fait trembler les fortins.

Tout ce joli monde se drape dans les vertus du pluralisme et de la noblesse de leur profession... Nul ne doute que ces augustes pensées ont inspiré Albin Michel quand il a été décidé de ne plus publier Eric Zemmour. Et ce sont, sans aucun doute, ces mêmes motifs qui dictent aux grandes librairies de snober les jeunes talents sans éditeur et à certains de refuser l'accès à leurs rayons pour cause de malpensance. 

Le vent tourne et, à ce rythme, le chiffre d'affaires des libraires devra bientôt plus à des autoédités qu'aux grosses compagnies du livre. A moins que le business du livre ne leur échappe finalement pour de bon, si ce n'est à tous, au moins à ceux qui n'auront pas su anticiper le changement, parce qu'il en existe qui ont bien compris que l'immense créativité du monde de l'autoédition propose aussi des pépites.

mardi 21 septembre 2021

Plus de foot à la récré, dans les cours dégenrées

Au nom d'une école inclusive, les municipalités écolo dégenrent les cours de récré. 

Oubliez les cages de foot, les jeux de balles dans les cours de récréation. Les garçons étaient trop envahissants et dominateurs. Ils devront se mêler aux petites filles, trouver des occupations plus saines, moins viriles. Il en va de l'égalité des genres, en attendant mieux, ou pire.

Un peu partout en France, les municipalités vertes/roses/rouges revisitent les espaces de jeu de nos petits, en mode inclusif et non genré. Pierre Hurmic, maire vert de Bordeaux en a ainsi inauguré une à la rentrée 2021. Il a prévu d'investir 12 millions d'euros pour poursuivre ce grand œuvre, sous couvert d'écologie et d'inclusion.

Des cours dégenrées à coups de millions

A Grenoble, on débitume et on dégenre aussi à grands coups de millions, tout comme à Lyon. Et tant pis pour les petits bonshommes qui auraient préféré taper dans la balle plutôt que de jouer à la marelle. Grégory Doucet, maire de la capitale des Gaules n'a pu qu'opposer un sourire gêné à la déception d'un jeune élève déçu :

" De base, moi je voulais des cages de foot et un ballon de foot. Mais comme par hasard, y'a rien! Y'a que j'sais-pas-quoi, comment ça s'appelle ça ? (il désigne les copeaux de bois). Ouais des copeaux. Et après y'a de la terre. Et après y'a rien".

Monsieur Doucet aurait pu répondre : 

"Mais tu te trompes, petit bonhomme, après, il y aura quelque chose. Après, tu pourras jouer à la marelle, sauter à la corde et apprendre les jeux de tes petites camarades de classe. C'est pour ton bien. Tu ne le sais pas encore, mais, si ça se trouve, tu n'es pas un petit garçon, tu es peut-être une fillette, ou pas, ou entre les deux. Et ça changera sans doute, vois-tu..."

Il aurait pu dire ça, Grégory Doucet, et il l'a peut-être même pensé. Mais il était probablement trop tôt pour sortir démasqué. Pour l'instant on en reste à la thèse officielle, celle de Najat Vallaud-Belkacem, qui déclarait en 2014 :"la théorie du genre, ça n'existe pas !

Elle disait vrai - la théorie du genre n'en était déjà plus une - mais il faudrait désormais être atteint de cécité pour ne pas distinguer le projet que dissimulait ses dénégations véhémentes. Depuis, le gender a envahi toutes les strates de l'université. Il occupe les campus, s'infiltre au cœur de tous les débats, jusque dans les AG, non mixtes, exclusives pour devenir inclusives.

Selon ses dogmes, il convient aussi d'exclure de la vie quotidienne des petits garçons les jeu de leur sexe, afin d'inclure leur existence au meilleurs des mondes à venir ; un univers neutre, fluide, dégenré, et aussi un peu dérangé.



mardi 27 juillet 2021

Bruit de mocassins : le retour de l'extrême centre

Le centrisme se paye une grosse colère.

Depuis plusieurs semaines, de gentils centristes se sont mués en talibans de la solidarité sanitaire et en khmers orange de la bienpensance aseptisée. On assiste de leur part à un florilège de propositions, inouïes de la part de distingués libéraux, comportant les termes autrefois honnis d'interdiction, d'exclusion, de privation, d'obligation ; un discours en lisière de l'appropriation culturelle du totalitarisme rouge/brun.

Transmutation du centrisme

J'ai comme l'impression d'assister à la transmutation du paisible peuple du marais en autant d'abominables Hulks, vitupérant une haine sans nom à l'égard de leurs adversaires, sans plus aucune retenue. 

Rien d'étonnant au passage que ces derniers, les complotistes, selon la terminologie officielle,  franchissent sans coup férir le Rubicon du point Godwin et de la reductio ad hitlerum. Le chemin était tracé.

Notez bien au passage que je me place ici dans la posture avantageuse de l'observateur impassible qui ne pose nul jugement. Cette chronique procède des chroniques de l'archipel, où je constate l'effritement de notre société en autant d'îles que de postures.

L'extrême centre existe

Après plus d'une semaine de débats sans mesure, je me suis dit il y a peu, avec un frisson de terreur : "mais bigre, voici l'extrême centre". Bas les masques donc ! Les démocrates autorisés dévoilent le fameux visage de la haine, autrefois réservé aux extrêmes certifiés authentiques, de gauche ou de droite. 

Du fond de mes profondes lacunes historiques, je pensais avoir découvert un nouveau concept. Eh non ! Il avait été théorisé et sous le même néologisme. Rien de mieux que Wikipedia, parfois, pour accéder à certains travaux.

Un concept théorisé et inscrit dans l'histoire

Cette théorie a connu un regain d'intérêt avec la publication de "l'extrême centre, ou le poison français", par Pierre Serna, historien de la Révolution, en 2019. Le titre n'a pas manqué de me rappeler celui d'Abel Bonnard, en 1936 : "Les Modérés, le drame du présent" ; un même sujet, un constat quasi identique de malédiction, mais sous deux panoramas différents. 

Si l'ancien ministre de l'Education de Pétain, issu des milieux maurassiens, trouvait dans cet extrême centre, qu'il ne nommait pas, une force sinistrogyre, entraînant le pays vers la gauche, dans une révolution permanente, Pierre Serna y voit, lui, un mouvement dextrogyre, tirant à droite.

La girouettocratie se radicalise

Autant le dire tout de suite, je n'ai pas lu Serna, je n'ai eu le temps que de regarder une interview de lui sur Le Media. Il me faudra au moins le feuilleter.

J'avais constaté par moi-même que les gentils modérés embouchaient une trompette étonnement retentissante en la circonstance, affichant une détermination surprenante pour des parangons de démocratie, spécialistes de la girouettocratie. Pierre Serna distingue dans l'histoire révolutionnaire les racines de ce tropisme autoritariste des indécis. Abel Bonnard assignait à leurs prédécesseurs le rôle de supplétifs du progressisme.

Quelle perspective ?

N'ayant aucune légitimité universitaire, je me garderais bien de porter un jugement sur le travail de M.Serna. J'ai toutefois lu des travaux historiques en désaccord avec les sien à propos de la période révolutionnaires, plus conformes à ma sensibilité vendéenne.

Je trouve quand même dans son propos un éclairage intéressant, qui permet d'identifier un basculement autoritariste du ventre mou politique, d'autant plus intrigant qu'il se réitère. Je laisse les distingués politologues y discerner des perspectives dont je redoute l'augure.

vendredi 4 juin 2021

Baptiste Marchais, Papacito... des Bonshommes investissent les réseaux : contre-révolution en marche


Les phasmes androgynes monopolisent l'attention. Leur ombre plane sur l'espace numérique. Ils disent le beau et le vrai, le juste et le bon. Ils admonestent les déviants au nouvel ordre. Ils traquent les viandards-spécistes, mâles-blancs-cisgenrés-ci-devant-oppresseurs, chasseurs-assassins, séducteurs-violeurs, la lie du monde fluide

Depuis leur Aventin, agrainés au soja et au caroube-riche-en-fibre, ils cagnardent leurs revendications, insensibles aux maux du commun. Pythies non genrées, i.e.ll.es jugent, tranchent et prophétisent. Leurs sentences sont irrévocables, exécutées séance tenante par les Samson du Digitalistan : pilori, écartèlement, décapitation ou, horresco refrens, bannissement des agoras virtuelles.

Un vent nouveau sur les réseaux

Mais la résistance s'organise. Des "bonshommes" se taillent leur place dans le grand forum narcissique. Ceux-là parlent franc autour de pièces de barbaque et de flacons de fruits fermentés. Ils se grisent de vitoles après dîner, verre d'Armagnac à la main, en dissertant du Destin. Ils assument leur virilité, directs, cordiaux, provoc', machos et galants, les pieds dans le terroir, la parole désinhibée.

C'est un vent nouveau qui se diffuse sur Internet, chassant les remugles des faux débats, du progressisme échevelé, de la repentance mielleuse et des hystéries revendicatrices. Ils flinguent le parisianisme étriqué et l'universalisme niveleur. Leur existence même est un remède au désenchantement imposé par les censeurs de la pensée larmoyante. 

Les hussards de la réappropriation culturelle

Ils sont Baptiste Marchais (158K abonnés), Papacito (98K abonnés), Greg Toussaint (247K abonnés), Richard sur Terre (33K abonnés), Marsault, Julien Rochedy (122K abonnés), et j'en oublie, chacun avec sa spécialité. Ce sont les youtubeurs de la contrerévolution post-moderne, les influenceurs de la réaction à la déconstruction. Ces factieux patentés ré-enchantent notre histoire commune et acclimatent l'éternel masculin aux temps numériques.  

Ils bougent de la fonte entre deux gueuletons barbares. Ils tapent dans le sac de sable et font parler la poudre. Leur énergie tire sa potion d'une saine culture autant que d'une activité sportive inspirée. Franche rigolade, camaraderie de corps de garde, réflexion affutée, leur verbe libre tape juste. Ce sont les hussards de la réappropriation culturelle.

La plume et le sabre

Ils infusent l'univers digital et agrègent une communauté grandissante et s'essuient les pieds sur les serpillères ectomorphes imprégnées de pensées nématiques

Ils sont délicieusement incorrects. Leur humour sent le vestiaire, "le dimanche à 15h" - camphre, sueur, pot-au-feu, grillades, bière et tabac froid. Il a l'accent des provinces, croix occitane ou de Lorraine, hermine ou lion, lys sur champ d'azur, nef habillée d'argent.

Ils sont enfants de lansquenets et de mousquetaires, petit-fils de poilus, bretteurs : grandes gueules et fines lames. Ils renouvèlent, à l'ère du numérique, une tradition française, vieille comme les Cours d'Amour, Rabelais et Agrippa d'Aubigné : l'union sacrée de la plume et du sabre, celle des délices de gaudrioles et du bon sens.

vendredi 12 mars 2021

Les antispécistes à l'assaut du monde rural et ils ne sont pas écolos

Une manifestation anti-spéciste, contre la consommation de viande.


Les actions véganes à l'encontre de la filière viande se multiplient en France à l'imitation des méthodes employées aux USA et en Grande Bretagne. Ce n'est pas un hasard si c'est dans le Nord que les premières actions ont été recensées, directement importée d'outre-Manche. De happenings douteux en actions coups de poings, quand il ne s'agit pas d'infiltration au cœur même des lieux d'élevage, la lutte animaliste a eu tôt fait de partir à la conquête des campagnes. 

"Ils n’avaient pas encore frappé dans la capitale mais c’est chose faite, les vegans sont entrés dans Paris avec leur tâches de sang et leurs cervelles de moineaux." Marianne saluait le 7 mai 2019 la première action antispéciste contre une boucherie (bio) parisienne, d'une tribune tonitruante de Perico Légasse. Depuis, ils ont essaimé jusque dans le monde rural et bénéficient même du soutien à peine dissimulé des médias nationaux, comme France Télévision qui offre à Hugo Clement une tribune depuis septembre 2019.

Contre l'holocauste des canards à Bazas

A Bazas,en Gironde, terre d'élevage et de tradition, des anti-spécistes ont manifestés contre "l'holocauste de milliers de canards" et tant pis pour l'outrance. Les éleveurs locaux ont su les accueillir, relate Le Républicain. La tension était palpable et les agriculteurs de la confédération rurale ne se sont pas privés de canarder les pétitionnaires à la ventrêche. 

Il suffit de saisir "manifestation antispéciste" dans Google pour voir remonter des dizaines de vidéos d'actions à travers nos campagnes. La guerre est bel et bien déclarée.


Dans le même temps s'est organisée une attaque en règle contre la chasse, désormais sans cesse cible des abolitionnistes de tout poil. Dans l'Oise, il ne se passe pas un week-end sans que les équipages chassant en forêt de Compiègne ne doivent affronter les commandos d'AVA (abolissons la vénerie aujourd'hui). Les chasseurs ont bien compris que l'attaque contre la vénerie était l'avant-garde d'un mouvement plus ambitieux. Et ils étaient 800 dans les Landes à la veille de l'ouverture pour apporter leur soutien au président de la Société de Vénerie. 

La ruralité vit une mutation qu'elle n'a pas vu venir. Les signes avant-coureurs avaient fait sourire les anciens : néo-ruraux indisposés par les bruits de la campagne et les odeurs de lisier, gentils bobos perdus sans réseau Internet...  Mais les nunuches se sont transformés en  anti-chasses militants prêts à en découdre. Ils se sont joints aux manifestations de citadins qui contestent les modes de production. Désormais, une nouvelle fracture se dessine au cœur de la France profonde, avec sa violence et ses intolérances.

Le mouvement animaliste est devenu politique. Il l'était depuis le début, puisqu'il puise ses racines dans le terreau de l'ultra-gauche, à qui il emprunte les méthode d'agit-prop, les modes opératoires violents et la soft communication. La mécanique est bien rôdée et son discours touche le public, à travers l'exploitation d'images choc et un discours adapté aux réseaux sociaux.  

L'anti-spécisme n'est pas écologique

L'anti-spécisme bénéficie d'une aura écolo, quand bien même l'atteinte de ses objectifs reviendrait à soumettre l'alimentation humaine à une industrie qui n'aurait plus rien d'agro. L'éradication des protéines d'origine animale de la nourriture aurait pour conséquence l'usage de substituts, produits par transformations lourdes et la fin de l'agriculture traditionnelle. 

Impression d'un steak en 3D à partir de protéines d'origine végétale.

Derrière le combat pour le bien-être animal se dissimulent deux entreprises a-priori contradictoires. Tandis que des activistes se battent avec des arrière-pensées idéologiques altermondialistes, des industriels peaufinent les technologies qui permettront de fabriquer du faux steak dans des usines délocalisées et déconnectées de notre agriculture. 

Il ne faut pas s'y méprendre, après l'abolition de la corrida et l'interdiction de la chasse à courre, viendra la fin de la chasse, la fermeture des zoos, puis l'extinction de l'élevage et de la pêche. Suivront l'éradication de l'équitation et l'interdiction de détenir des animaux. Les plus en pointe dans ce combat envisagent d'ores et déjà de procurer aux prédateurs des substituts alimentaires non carnés afin de préserver les proies ! Quoi de naturel là-dedans ?

L'anti-spécisme selon Richard sur Terre : 

mercredi 17 février 2021

La fabrique des bâtards en téléchargement gratuit

Téléchargez la fabrique des bâtards gratuitement, pour économiser 1,99€. Un acte de piraterie de haut vol. 


Mes alertes sur la fabrique des bâtards m'ont fait remonter ce soir que des miséreux cherchaient désespérément à se procurer mon roman en téléchargement gratuit. Et soudain mon cœur a vibré. Quelle sollicitude à mon égard ! Mais aussi quelle misère sur cette terre.
Quoi donc ? D'éclairés lecteurs, avides de bonnes pages, seraient donc si démunis, qu'ils ne trouveraient pas 1,99€ au fond de leur bourse pour acquérir mon œuvre ? Mais que les temps sont durs ! 

Mon sang n'a fait qu'un tour et j'ai donc pris céans la décision de leur offrir le bien convoité.
Je suis comme ça, moi !

J'offre donc aux déshérités qui en feraient la demande de recevoir gratuitement la fabrique des bâtards, sous réserve, comme il se doit, de justifier de leur état de détresse pécuniaire par tout moyen officiel. J'y mettrai quelques conditions, dont nous discuterons ensemble, notamment celle de faire connaissance. 

Qui sait, dans la conversation, il se pourrait aussi que je parvienne à les convaincre, qu'un peu de travail, fut-ce celui d'un vague écrivaillon, vaut bien deux piécettes.

mardi 3 novembre 2020

Amazon, le prédateur ultime dans un marigot désert

Le tyrex Amazon est en train de dévorer les lézards qui eux-mêmes ont eu la peau des épiceries de quartier, tuant au passage notre industrie. (Photo DR)

Dans un élan de patriotisme économique mâtiné de régionalisme survivaliste, tout le monde boycotte Amazon. Enfin, en théorie, si j'en juge par le nombre de colis qui encombrent l'arrière salle de mon épicier et le bureau de poste de mon village. Les gens en ressortent les bras chargés de colis, l'air sombre, le regard fuyant, honteux, une excuse au bord des lèvres : "Non mais j'avais commandé avant.. Je n'avais pas le choix...."

Leurs paquets rejoignent dans la malle arrière les sacs plastiques du supermarché du coin, remplis de bouffe industrielle, de boissons sucrées américaines, de fringues fabriquées au Bengladesh et de gadgets made in China.

De quoi devraient s'excuser les victimes de la mondialisation ?

Mais pourquoi devraient-ils s'excuser ? Leurs parents ont dû fermer leur épicerie quand le Mammouth a ouvert dans la zone industrielle. Ils ont perdu leur boulot quand l'usine d'électro-ménager pour laquelle ils avaient quitté la terre a été délocalisée au Maroc. Ils ont été expropriés de ce qu'il restait de la ferme familiale quand la rocade à effacé leur hameau. Ils sont alors allés s'entasser dans un programme immobilier de banlieue où le Français n'est aujourd'hui plus qu'un dialecte parmi d'autres.

A qui devraient-ils présenter leurs excuses ? Au patron de la galerie marchande ? A leur maire qui en a coupé le ruban ? Aux gérants des H&M-Zara-Celio-Kiabi-La-Halle qui importent des T-shirts fabriqués par des esclaves pour eux, chômeurs ?

Le Mammouth s'est éteint à l'heure du réchauffement climatique, non sans avoir écrasé la concurrence artisanale. (photo DR)


Le commerce de centre-ville, une icône bobo

A l'exception notable des artisans, le commerce de centre-ville n'est que le souvenir d'un mode de vie sacrifié, un gadget pour bobo qui promène sa progéniture mal élevée en draisienne Nature et Découverte. Hormis dans les boulangeries, boucheries, charcuteries, restaurants... on y vend soit des cochonneries manufacturées dans le tiers-monde pour le quart-monde local, soit des denrées de luxes inaccessibles au commun.



Le prédateur ultime

Amazon est l'ultime prédateur du commerce de l'ère ultra-libérale. Un emploi créé en périphérie en tuait trois au temps des trente glorieuses. Un manutentionnaire embauché sur une plateforme de e-commerce flingue sans doute trois emplois de caissières de chez Leclerc. I

Alors oui, une paire de mocassins André vendue dans le magasin du coin y subventionne un bout d'emploi, le trottoir qui borde l'enseigne, l'école et l'hôpital. Mais combien plus finançaient les usines de Nancy et d'Arpajon, quand des centaines de petites mains y travaillaient ? 

La grande distribution a brisé notre modèle sociétal. Elle a déchiré le tissu économique en poussant à la délocalisation pour vendre toujours plus, toujours moins cher. Le commerce franchisé n'est rien d'autre que sa déclinaison spécialisée. Et je ne vois toujours pas au nom de quoi il serait préférable d'entretenir ce modèle-là.

Demeure le cas particulier des librairies, commerce de la culture quand il se risque hors des sentiers battus. Mais il faut croire que celui-là n'est plus qu'un faire-valoir d'une contestation pour la forme.

jeudi 22 octobre 2020

Typographie épicène pour alphabet inclusif, la langue à l'envers

Une typographie "épicène" au service de l'alphabet inclusif. Ou l'alpha et l'oméga de la dictature de la pensée conforme. 

Le nouvel alphabet compte désormais environ 66 lettres, soit une quarantaine de plus que les 26 que vous avez apprises avec votre instituteur. Bon courage pour les réciter dans l'ordre puis à l'envers. D'autant que les nouveaux signes n'ont ni nom ni phonème. De surcroit, l'inflation menace ce coup de génie salué par prix Art Humanité remis à Genève ce 16 octobre par la Croix Rouge : il est "appelé à évoluer".

Les quarante nouvelles lettres ont fait leur apparition à travers une typographie créée par un graphiste, dont le but était d'imaginer "des signes permettant de marquer l'«inclusivité» et de ne plus différencier les genres dans notre langue." Relate le Figaro. 

Tristan Bartolini, le génial inventeur de cet alphabet s'est contenté de tarabiscoter des lettres de début et de fin de mot de manière à générer des signes "épicènes" (non genré) selon lui. Ainsi, les mots parrain et marraine se trouvent-ils confinés en p[m]arrain[e] à travers la création de deux signes : le premier regroupant le p et le m et le second mêlant le n au e.... Un mauvais bouillon de poule à l'alphabet, impossible à prononcer et qui fiche la migraine.

Inutile de s'étendre sur l'opportunisme bien-pensant de cette démarche, c'est surtout sa nature totalitaire qui est intéressante. La langue française évolue par son usage. Les mots pénètrent dans le dictionnaire et en sont chassés au gré de leur apparition dans le langage de la rue, puis à l'écrit, après d'infinies précautions.

L'écriture inclusive et cet avatar typographique ne sont rien d'autre que des tentatives de contraindre la pensée en tordant son principal outil, le langage, à travers sa représentation, l'écrit. La bonne nouvelle, c'est que personne n'a encore trouvé le moyen de contraindre la langue. La mauvaise, c'est que les génies non-genrés de ce genre d'expérience n'ont pas tous dits leur dernier mot.

mardi 8 septembre 2020

Le business de la procréation existe bel et bien, la preuve, il tient salon



Le salon désir d'enfants a eu lieu à Paris les 5 et 6 septembre 2020. L'événement aurait pu passer inaperçu et c'eut été dommage. J'aurais manqué pour ma part cette révélation que La fabrique des bâtards s'inscrit dans une réalité. 

Certains lecteurs m'avaient jusqu'ici contesté la réalité, voire même la possibilité d'une marchandisation de la fécondité. J'avais beau pointer du doigt l'existence de services de coparentalité en Europe et en France, beaucoup ne croyaient pas en l'éventualité d'une libéralisation du commerce du sperme comme de la gestation, ou de tout acte procréatif.




Le salon "Désir d'enfant" est donc venu confirmer la justesse de mon intuition. Non que je désire absolument que l'enfant tombât de manière définitive dans le domaine du commerce, mais parce que cette forte conviction qu'une telle déviance est engagée est le point de départ de la fabrique des bâtards.

Les personnages de mon roman ont des avis tranchés sur le sujet. Je suis persuadé que nul ne peut rester neutre à propos de ces perspectives qui interrogent très fortement nos perceptions de la nature humaine. Il en va de nos liens à nos familles et de nos relations sociales, mais aussi de nos visions de la transcendance. 


vendredi 10 juillet 2020

L'auto-édition ou l'ubérisation du monde du livre



L'auto-édition ouvre à chacun la possibilité de proposer sa production littéraire sans prérequis. C'est une chance formidable pour de nombreux auteurs, qui peuvent trouver là une issue à leurs œuvres et partir à la conquête d'un lectorat. C'est aussi un champ d'expérimentation passionnant, car libéré des contraintes économiques ; il a permis à de nouveaux auteurs d'émerger. 

Quel avenir littéraire ?

De là à imaginer qu'il pourrait constituer l'avenir de la création littéraire, il faudrait au préalable que des structures autonomes s'approprient la mission d'orpaillage remplie depuis l'invention du livre par les éditeurs. Sans ça, les pépites qui sommeillent dans le limon ne remonteront jamais à la surface.

La littérature aura également toujours besoin d'acteurs économiques capables de prendre des risques financiers pour promouvoir des auteurs et leur œuvres. C'est le rôle des maisons d'éditions qui ont, jusqu'à aujourd'hui, contribué à l'émergence de nouveaux talents, souvent à contre-courant.

Il faut des orpailleurs

Ce temps est révolu. L'heure n'est plus à l'aventure éditoriale. Très peu d'éditeur - et de moins en moins les grosses maisons - ne s'égarent plus en dehors des sentiers battus. On se rachète les droits à travers les frontières, on re-publie les valeurs sûres et on ressort jusqu'à plus soif des resucées d'écrivains confirmés, garantis rentables. Le business est compliqué. Il faut débiter du best seller à flux tendu. 

Dans cette quête du bon coup, une nouvelle pratique émerge : la récupération de succès auto-édités. On repère un auteur dont les e-books s'écoulent comme des petits pains, dont la communauté fourmille de fans, et on le signe pour une aventure sous maison d'édition. Le risque est modeste, le potentiel financier conséquent.
Cette nouvelle chance offerte à des talents qui le valent bien mais que n'ont pas su repérer ceux dont c'est le métier, constitue avant tout un oral de rattrapage à moindre frais pour les éditeurs.

Les auteurs ne peuvent que se réjouir de cette reconnaissance au mérite. Mais la littérature y trouvera-t-elle son compte ? Quel public enthousiaste signalera demain le futur Julien Gracq auto-édité ?
Peut-être se trouvera-t-il un jour un nouveau génie de la langue parmi la multitude des nouveaux auteurs aspirant à se faire repérer, mais les tendances de l'auto-édition n'y sont pas propices.

Feel-good, new romance, heroïc fantasy, trio de tête

Entre feel-good, new-romance et heroïc fantasy, se glissent quelques thrillers, des polars et un peu d'érotisme. La thématique supplante la démarche littéraire et la créativité se perd au profit de la reproduction. 
Loin de moi l'idée de déprécier la qualité des auteurs ni leurs choix. Tout ce que j'ai pu lire est plaisant et il y a beaucoup de belles choses.
Mais sans un éditeur exigeant, à l’œil affûté, pas même le plus talentueux des auteurs auto-édité n'ira explorer les rives inexplorées de son talent. L'auto-édition incite ses auteurs à suivre le courant. Il faut être accompagné pour prendre des risques. 


vendredi 19 juin 2020

Jean Raspail dans le dernier canot d'écorce pour le royaume au-delà des mers


"Le roi est mort, vive le roi ! " C'est le dernier livre de Jean Raspail entre les mains que j'ai appris son rappel à Dieu. Disparition, décès, mort, ces termes sont impropres concernant un auteur dont l'oeuvre ne va cesser d'alimenter ni les pensées ni les conversations. Les unes pour le meilleur et les autres pour le pire.

Je m'étais promis de lui adresser le premier exemplaire imprimé de mon roman, dont au moins trois des personnages sont patagons, discrètement, comme un clin d’œil. Trop tard. J'ai adressé son exemplaire à qui de droit à la Chancellerie du Royaume.

J'ai été bercé par les chemins d'eau du roi, j'ai chevauché aux côtés des sept cavaliers au crépuscule, j'ai cheminé de nuit vers un sacre à Reims, j'ai rêvé de lignées de Pikkendorff, je me suis endormi au son des tambours sur la neige. Et toujours régnait Orélie-Antoine sur un royaume de glace et de rêves, une flamme au cœur.

L'oeuvre de Jean Raspail répond en écho à un besoin d'élévation. Elle distille de la hauteur d'âme. Elle enveloppe de panache l'existence, de quoi embellir la grisaille et parer l'ordinaire d'élégance.

Auteur d’altitude il a hissé vers les cimes quelques chasseurs d'éternité, bâtisseurs d'Histoire, aventuriers, marins, soldats, scouts ou simples rêveurs. Ses livres alignés au rayonnage comme les gardiens du fort, compagnons de voyages, serrés dans un havresac, ou veilleurs au guet d'un chevet, remplissent chacun leur mission élémentaire : entretenir la flamme.

Les lecteurs de Raspail savent que le volume le plus emblématique de sa bibliographie n'en est pas l'essence. Le camp des saints est significatif à bien des égards, mais il est insuffisant pour saisir le souffle qui habite l'ensemble et se répand avec d'infinies modulations dans chaque parcelle. 

Il est en revanche symptomatique du temps - si bien compris par l'auteur - que ses détracteurs s'en tiennent à ce livre symbolique, celui-là qui en décrit la déréliction. Les clébards patentés ont dressé derechef leurs bastions branlants aux confins de Patagonie, de crainte que l'endormissement du vieux sage au regard si perçant, dans le fracas d'un chaos qu'il avait prédit, n'éveille à la conscience les esprits embués.

Un canot d'écorce, où fume un brandon, l'a emporté par des canaux incertains, vers une terre de feu et de glace, dans un silence cathédral. Sept cavaliers, un enfant roi et un pêcheur d'âmes l'attendaient, impassibles, aux rives du royaume au-delà des mers, peuplé des derniers fils des civilisations perdues. 

Il était trop tôt pour nous.




mardi 16 juin 2020

La fabrique des bâtards : titre censuré des pubs facebook



Le titre de mon livre n'est pas convenable ! Il ne correspond pas aux valeurs de Facebook. J'ai fait cette découverte en finançant mon premier post "sponsorisé", suite à une proposition du réseau social qui me disait en substance : "cette publication est plus populaire que les autres, touchez des milliers de personnes..."


Avide de faire croître ma "communauté" en vue de faire découvrir mon oeuvre injustement méconnue, j'ai souscrit à l'offre. Et là, surprise !
"Votre publication ne répond pas au standards de la communauté, blablabla " Motif : on n'utilise pas de mots "insultants" ou "grossiers" sur Facebook.

Je présume que le mot grossier est "bâtards", largement employé à des fins d'injures en langage fleuri des quartiers et très souvent accompagné de considérations peu bienveillantes à l'égard de la profession présumée de la maman dudit interpellé. 

Donc voilà, à chaque fois que j'ai essayé de booster un post comportant le titre de mon roman "La fabrique des bâtards", je me suis heurté à cet écueil. 

C'est pourquoi je l'écris désormais en remplaçant les a de bâtards par des fleurs de lys. C'est fleuri, plus joli et aussi plus poli, selon les censeurs de la novlangue.

Pour lire le roman cliquez ici. 

vendredi 12 juin 2020

Ami cisgenre non racisé, confesse tes crimes !


Dans une vidéo postée voici un an, Sanglier Sympa montrait les dérives de la bien-pensance institutionnalisée, à Evergreen, une université américaine. Cette vidéo prend aujourd'hui tout son sens, en pleine mise en oeuvre à grande échelle du principe de racisme systémique. 

Pour comprendre comment, aux USA et dans le monde entier, des personnes apparemment saines de corps et d'esprit en arrivent à poser le genou à terre pour demander pardon de crimes qu'elles n'ont pas commis, il suffit de savoir que l'alpha et l'omega du progressisme réside désormais dans la reconnaissance de dominations présupposées.

L'université d'Evergrenn expérimente in-vivo cette idéologie, jusqu'à l'absurde. Cette estimée institution concentre ce qui se fait de mieux en matière de perspective à quoi devrait aboutir notre civilisation et passe par l'atomisation des communautés façon puzzle. 

Préparez-vous à pratiquer l'auto-flagellation à la mode Mao revisitée selon les critères des luttes intersectionnelles. Sanglier Sympa nous fait découvrir ce modèle de phalenstère du XXIème siècle.

Vous devez savoir au préalable, qu'à moins d'être transgenre, racisé, non éduqué, handicapé, vous bénéficiez nécessairement d'un nombre incalculable de privilèges qu'il vous faudra reconnaître publiquement. Vous êtes également nécessairement raciste, y compris si vous faites partie de SOS Racisme et avez participé à la marche des beurs. Tout non-racisé [blanc européen] est affecté depuis sa naissance par ce péché originel que nul baptême ne permet d'expier.




On découvre dans la vidéo ci-dessous comment une institution universitaire pratique l'autocritique publique et l'inflige aux professeurs et à la hiérarchie, avec une violence inouïe, au prétexte d'un racisme systémique présumé, dont il est même interdit de réclamer la preuve. La science et la réflexion relevant du privilège banc, leur usage en vue de contestation n'est pas permis.

Vous allez dire, "pas chez nous !" Eh bien détrompez-vous ! Cette pensée est très précisément celle qui s'immisce lentement dans les université française, qui sera 
donc celle des enseignants dans les années à venir et sera diffusée dans les écoles ; puisque c'est ainsi que le progressisme le plus abscons trace sa route depuis désormais plus d'un demi-siècle.

Au bout du chemin se trouve la partition absolue de la société : le pauvre face au riche, le handicapé face au bien-portant, le racisé contre le blanc, le savant contre l'ignorant, l'homme contre la femme, le cisgenre contre le transgenre, le fils contre le père, la fourmi contre la cigale, le végan contre le viandard, jusqu'à l'inifni, ad nauseam.