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vendredi 4 juin 2021

Baptiste Marchais, Papacito... des Bonshommes investissent les réseaux : contre-révolution en marche


Les phasmes androgynes monopolisent l'attention. Leur ombre plane sur l'espace numérique. Ils disent le beau et le vrai, le juste et le bon. Ils admonestent les déviants au nouvel ordre. Ils traquent les viandards-spécistes, mâles-blancs-cisgenrés-ci-devant-oppresseurs, chasseurs-assassins, séducteurs-violeurs, la lie du monde fluide

Depuis leur Aventin, agrainés au soja et au caroube-riche-en-fibre, ils cagnardent leurs revendications, insensibles aux maux du commun. Pythies non genrées, i.e.ll.es jugent, tranchent et prophétisent. Leurs sentences sont irrévocables, exécutées séance tenante par les Samson du Digitalistan : pilori, écartèlement, décapitation ou, horresco refrens, bannissement des agoras virtuelles.

Un vent nouveau sur les réseaux

Mais la résistance s'organise. Des "bonshommes" se taillent leur place dans le grand forum narcissique. Ceux-là parlent franc autour de pièces de barbaque et de flacons de fruits fermentés. Ils se grisent de vitoles après dîner, verre d'Armagnac à la main, en dissertant du Destin. Ils assument leur virilité, directs, cordiaux, provoc', machos et galants, les pieds dans le terroir, la parole désinhibée.

C'est un vent nouveau qui se diffuse sur Internet, chassant les remugles des faux débats, du progressisme échevelé, de la repentance mielleuse et des hystéries revendicatrices. Ils flinguent le parisianisme étriqué et l'universalisme niveleur. Leur existence même est un remède au désenchantement imposé par les censeurs de la pensée larmoyante. 

Les hussards de la réappropriation culturelle

Ils sont Baptiste Marchais (158K abonnés), Papacito (98K abonnés), Greg Toussaint (247K abonnés), Richard sur Terre (33K abonnés), Marsault, Julien Rochedy (122K abonnés), et j'en oublie, chacun avec sa spécialité. Ce sont les youtubeurs de la contrerévolution post-moderne, les influenceurs de la réaction à la déconstruction. Ces factieux patentés ré-enchantent notre histoire commune et acclimatent l'éternel masculin aux temps numériques.  

Ils bougent de la fonte entre deux gueuletons barbares. Ils tapent dans le sac de sable et font parler la poudre. Leur énergie tire sa potion d'une saine culture autant que d'une activité sportive inspirée. Franche rigolade, camaraderie de corps de garde, réflexion affutée, leur verbe libre tape juste. Ce sont les hussards de la réappropriation culturelle.

La plume et le sabre

Ils infusent l'univers digital et agrègent une communauté grandissante et s'essuient les pieds sur les serpillères ectomorphes imprégnées de pensées nématiques

Ils sont délicieusement incorrects. Leur humour sent le vestiaire, "le dimanche à 15h" - camphre, sueur, pot-au-feu, grillades, bière et tabac froid. Il a l'accent des provinces, croix occitane ou de Lorraine, hermine ou lion, lys sur champ d'azur, nef habillée d'argent.

Ils sont enfants de lansquenets et de mousquetaires, petit-fils de poilus, bretteurs : grandes gueules et fines lames. Ils renouvèlent, à l'ère du numérique, une tradition française, vieille comme les Cours d'Amour, Rabelais et Agrippa d'Aubigné : l'union sacrée de la plume et du sabre, celle des délices de gaudrioles et du bon sens.

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