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mercredi 7 juillet 2021

La maison commune se fissure, ses habitants ont dressé la tente

La tour de Babel s'est effondrée lorsque ses bâtisseurs ont cessé de se comprendre.

Chaque jour, des policiers sont agressés, des passants sont massacrés, des groupuscules détruisent l'espace public, des minorités imposent leurs règles absurdes, sous protection régalienne. Des militants non violents subissent l'arbitraire de juges politisés, quand d'autres bénéficient de leur bienveillance.

La République se meurt. Son agonie entraîne avec elle jusqu'au principe démocratique, dans le mépris du peuple et de la nation. Plus rien ne compte désormais que les intérêts particuliers. Les lubies woke-diversitaire-intersectionnelles-antispécistes sapent le socle héléno-chrétien du pays franc. Les juges défont la loi au gré de l'air du temps, maussade. Les technocrates administrent sans gouverner.

Le tissu social se délite. Des bandes armées privatisent des espaces publics et y imposent leur loi. L'adversaire est devenu un ennemi : au débat s'est substituée l'invective. Une morale à géométrie variable supplante le bon sens. Le bien commun n'est plus. Il a cédé sa place à une juxtaposition d'intérêts particuliers.

Les ministres tombent au champ du désohnneur

L'état de droit est devenu un chantier privé de maître d'œuvre. C'est un campement sauvage où chacun dresse sa tente, autour de laquelle il érige ses frontières, aménage son langage, bricole sa nature. La maison commune s'est fissurée. Elle est inhabitable. On n'y communie plus qu'à la grande table du Commerce. Babel va sombrer. 

Les adversaires du régime se frottent les mains. La corruption le mine. Il en est même fait spectacle. Des ministres tombent au champ du déshonneur, sous les coups des juges. Les magistrats pensent affirmer la droiture du système, ils en démontrent la vacuité et l'incurie. Leurs élucubrations alimentent l'info-spectacle au bénéfice de saltimbanques incultes.

Il n'est plus de vox populi. La ploutocratie s'en est affranchie. Elle a placé le pouvoir hors de portée, désincarné. Le jeu démocratique ressemble à une émission de téléréalité dont se désintéresse le public. C'est un mauvais feuilleton où se succèdent des candidats-limandes, Machiavel de bazar à courtes vues, intermittents d'un spectacle moribond.

Une mauvaise téléréalité

Ils ont laissé échapper jusqu'au panem et circenses qui a tenu aux temps antiques les décombres de Rome. Le boulanger est un obscur faux monnayeur, qui écoule des assignats démonétisés, dans une tour de verre, où s'agitent des petits bonshommes en costumes gris. Monsieur loyal orchestre le labeur d'esclaves, enchaînés à des encodeuses de zéros et de uns, affairés à agiter des marionnettes de Narcisse duplicables à l'infini.

L'école n'élève plus ni les cœurs ni les intelligences. Elle a renoncé à enseigner. Transpercée de toutes parts, elle n'éduque plus. Elle alimente en chair molle et en esprits vides un marché abyssal. 

La matrice laisse pourtant échapper des âmes rebelles. Des esprits libres passent au travers du tamis.

jeudi 17 juin 2021

L'Empereur et les brigands : la légende de Napoléon à l'épreuve d'un dialogue historique

L'Empereur et les brigands, de Corentin Stemler et Guillaume Bernard.

L'Empereur et les brigands, moment d'intimité avec Napoléon, livre, mine de rien, une vision originale du règne de l'empereur des français. Avec la simplicité que permet la forme du dialogue théâtral, cette pièce écrite à quatre mains apporte une grille de décodage de l'œuvre napoléonienne exempte de manichéisme.

Elle échappe à la fois à l'éloge impériale et à la repentance confite qui s'opposent sur ce sujet à l'heure des commémorations ; elle le fait avec une aisance infinie : le livre se lit avec une facilité déconcertante. On le referme en espérant assister à la représentation de la pièce sur les planches.

Vivement le spectacle

Corentin Stemler, jeune co-auteur de l'ouvrage, a écrit et mis en scène Symphonia, une superbe fresque musicale, et fait partie des bénévoles du Puy du Fou. Il a travaillé de concert avec Guillaume Bernard, universitaire, professeur d'histoire du droit et fin politologue, dont la participation est une garantie de justesse historique.

A lire aussi : Baptiste Marchais, Papacito... des bonshommes investissent le web

La principale originalité de l'Empereur et les brigands tient dans son parti pris vendéen. Napoléon échange en effet avec un lecteur marqué par le drame et l'épopée de la Vendée. Ce point de vue permet de décoder, notamment, le rapport de Bonaparte à la religion, mais aussi ses motivations profondes et ses prévention à l'égard de la Révolution et de la République.

Derrière l'apparente simplicité de la forme se dissimule une compréhension de la complexité du personnage historique. C'est à la fois agréable à lire et instructif. Vivement les trois coups....


L'empereur et les brigands - Guillaume Bernard, Corentin Stemler - « Le théâtre de l'histoire » - Format poche. - 112 p. Nouvelles Editions latines, 2021. EAN : 9782723381918

Magnus Latro

mercredi 16 juin 2021

Lycanthropie, le phénomène de l'homme-loup

Le lycanthrope, une figure commune aux légendes européennes, qui trouve aussi des explications dans la science. 


Le loup, prédateur ultime, menace invisible, force obscure, est le reflet de la face sombre de l'homme. Sa sociabilité, son indépendance et sa capacité d'adaptation en font un objet de transfert de toutes les craintes de l'humanité. Il règne sur les forêts, où il domine les autres espèces, jusqu'à son concurrent direct, l'humain.

Rien de surprenant, donc, à ce qu'il se retrouve dans tous les mythes européens et sur les autres continents. Cette présence historique au cœur des légendes se prolonge dans la science, jusqu'à donner son nom à une pathologie humaine : la lycanthropie.

La preuve scientifique du loup-garou

Le lycanthrope est le loup-garou, la légende de l'homme qui se transforme en bête fauve, figure mi humaine mi animale. Il déchire les chairs de ses victimes et sa morsure transmet sa malédiction. C'est aussi un humain qui se sent loup, sous l'effet d'une maladie mentale, ou bien aussi parfois sous l'emprise de psychotropes. 

Le terme s'est étendu progressivement aux pathologies mentales de tous ceux qui ont la certitude d'être devenu un animal : chien, chat, cheval, aigle... Un certain nombre de maladies expliquent également la croyance populaire en l'existence du loup garou.

On peut citer  en particulier la porphyrie, une maladie génétique rare qui se manifeste par des transformations physiques effrayantes, une pilosité excessive et des bouffées délirantes, des psychoses. 

Pour en savoir plus : Wikipedia 


vendredi 11 juin 2021

Varcolac, un mythe indo-européen entre vampire et loup garou

Vampire ou loup-garou ? (CC : David de la Luz)



Vrykolakas en grec moderne, vârcolaci en roumain, vǎrkolak en bulgare et en macédonien... le vircolac est un revenant, un demi-vivant, un loup-garou. C'est un personnage commun à l'ensemble des cultures d'Europe centrale et des Blakans, jusqu'au fin-fond de la Russie. (Source Wikipedia

Il est tour à tour vampire, homme-loup, lycanthrope, loup-garou, mais à coup sûr maléfique et violent. 

Un spectre polymorphe

Selon les contrées, ce spectre est affublé de diverses caractéristiques. En Serbie, si l'on s'en tient à certains contes, on le reconnaissait à sa chevelure rousse et à son regard gris. En Grèce, il frappait à la porte, appelant l'habitant par son nom, avant de passer son chemin. Si l'interpellé venait à lui répondre, il se voyait condamné à une mort certaine, suivie d'un destin de vrykolakas.

C'est pourquoi dans certains villages grec on ne vous ouvrira jamais avant que vous n'ayez frappé une seconde fois. 

Un fauve à abattre

Le Varcolac croît en taille et en puissance tout au long de son règne. Il existe toutefois des moyens de le tuer. Toujours le samedi, lorsqu'il demeure dans son tombeau, à la merci des chasseurs. Les méthodes varient au gré des coutumes : empalement, crémation, découpe... Comme pour son cousin le vampire des Carpathes. 

Selon les spécialistes, il serait proche du Croque-Maur de la culture française, qui s'est transformé en cauchemar dans notre langage courant. 

Il existe un groupe de Métal qui s'est baptisé du doux nom de Vircolac. Dont vous pouvez découvrir ci-dessous le délicat murmure...


vendredi 4 juin 2021

Baptiste Marchais, Papacito... des Bonshommes investissent les réseaux : contre-révolution en marche


Les phasmes androgynes monopolisent l'attention. Leur ombre plane sur l'espace numérique. Ils disent le beau et le vrai, le juste et le bon. Ils admonestent les déviants au nouvel ordre. Ils traquent les viandards-spécistes, mâles-blancs-cisgenrés-ci-devant-oppresseurs, chasseurs-assassins, séducteurs-violeurs, la lie du monde fluide

Depuis leur Aventin, agrainés au soja et au caroube-riche-en-fibre, ils cagnardent leurs revendications, insensibles aux maux du commun. Pythies non genrées, i.e.ll.es jugent, tranchent et prophétisent. Leurs sentences sont irrévocables, exécutées séance tenante par les Samson du Digitalistan : pilori, écartèlement, décapitation ou, horresco refrens, bannissement des agoras virtuelles.

Un vent nouveau sur les réseaux

Mais la résistance s'organise. Des "bonshommes" se taillent leur place dans le grand forum narcissique. Ceux-là parlent franc autour de pièces de barbaque et de flacons de fruits fermentés. Ils se grisent de vitoles après dîner, verre d'Armagnac à la main, en dissertant du Destin. Ils assument leur virilité, directs, cordiaux, provoc', machos et galants, les pieds dans le terroir, la parole désinhibée.

C'est un vent nouveau qui se diffuse sur Internet, chassant les remugles des faux débats, du progressisme échevelé, de la repentance mielleuse et des hystéries revendicatrices. Ils flinguent le parisianisme étriqué et l'universalisme niveleur. Leur existence même est un remède au désenchantement imposé par les censeurs de la pensée larmoyante. 

Les hussards de la réappropriation culturelle

Ils sont Baptiste Marchais (158K abonnés), Papacito (98K abonnés), Greg Toussaint (247K abonnés), Richard sur Terre (33K abonnés), Marsault, Julien Rochedy (122K abonnés), et j'en oublie, chacun avec sa spécialité. Ce sont les youtubeurs de la contrerévolution post-moderne, les influenceurs de la réaction à la déconstruction. Ces factieux patentés ré-enchantent notre histoire commune et acclimatent l'éternel masculin aux temps numériques.  

Ils bougent de la fonte entre deux gueuletons barbares. Ils tapent dans le sac de sable et font parler la poudre. Leur énergie tire sa potion d'une saine culture autant que d'une activité sportive inspirée. Franche rigolade, camaraderie de corps de garde, réflexion affutée, leur verbe libre tape juste. Ce sont les hussards de la réappropriation culturelle.

La plume et le sabre

Ils infusent l'univers digital et agrègent une communauté grandissante et s'essuient les pieds sur les serpillères ectomorphes imprégnées de pensées nématiques

Ils sont délicieusement incorrects. Leur humour sent le vestiaire, "le dimanche à 15h" - camphre, sueur, pot-au-feu, grillades, bière et tabac froid. Il a l'accent des provinces, croix occitane ou de Lorraine, hermine ou lion, lys sur champ d'azur, nef habillée d'argent.

Ils sont enfants de lansquenets et de mousquetaires, petit-fils de poilus, bretteurs : grandes gueules et fines lames. Ils renouvèlent, à l'ère du numérique, une tradition française, vieille comme les Cours d'Amour, Rabelais et Agrippa d'Aubigné : l'union sacrée de la plume et du sabre, celle des délices de gaudrioles et du bon sens.

jeudi 29 avril 2021

La fabrique des bâtards, à faire frémir, ou bondir, au choix



Capt Nemo, a laissé ce commentaire sur ma page Facebook, sous un post : 

"Redoutable !!! A faire frémir ou bondir, c'est au choix. Impossible d'avoir un avis simple et tranché sur votre roman. L'écriture elle même est agréable, fluide et incisive. Ca pourrait se lire d'une traite sans problème. Un bon "page turner". 

"Sur le fond du roman, très grosse implication politique et religieuse. Est ce un choix de votre part d'avoir des personnages aussi tranchés, limite caricaturaux ou sont-ce vos propres positions religieuses et politiques ? Ca, c'est pour ce qui peu faire bondir. "

"Ce qui peu faire frémir, c'est qu'on n'est plus sur de l'anticipation mais sur de la prémonition et que se genre de situation peu très bien arriver assez rapidement. Nos politiques semblent bosser dans ce sens, et ça ne fait pas rêver .... Au final, joli coup pour un premier roman, vous m'avez donné envie de continuer à vous lire." 

Une petite réponse s'impose à ce lecteur enthousiaste, que je remercie d'avoir pris le temps de me laisser une bonne note sur Kobo.

Je vous remercie pour votre commentaire, élogieux... 

Il y a forcément un peu de moi de-ci de-là. Mais les avis exprimés dans ce livre sont ceux des personnages, comme il est de coutume de dire. 

Ils sont caricaturaux, j'en conviens, mais c'est ce qui justifie des prises de positions radicales, sans quoi, il n'y aurait pas d'aventure, ni d'histoire. Les tièdes ne renversent pas les tables. Ils râlent sur les réseaux sociaux, autrefois au bistrot, et ils commentent le discours politique devant le télé, une bière à la main.

J'ai aussi la conviction que certaines personnes ont la capacité de s'engager sur un coup de tête dans des actions qui les dépassent. Ils bouleversent leur vie et celle de leurs proches, sans pour autant y avoir été conduit par une pensée construite.  

Tout ce que je décris dans la fabrique des bâtards existe plus ou moins en germe quelque part. Ce qui m'interpelle dans ces réalités, c'est qu'elles génèrent une division infinie. Sur de multiples points de friction, les avis se radicalisent et génèrent autant de points de rupture qui deviennent des lignes de fracture. 

Ce qui nous unit est devenu moins fort que ce qui nous divise.